Kering Ventures est la branche de capital-risque du groupe de luxe Kering, dédiée à l'investissement dans des startups innovantes. Axée sur la mode, le luxe et les nouvelles technologies, Kering Ventures soutient les jeunes pousses qui développent des solutions disruptives pour le secteur. En investissant stratégiquement, cette initiative vise à renforcer l'écosystème d'innovation du groupe et à anticiper les tendances futures. 

Pour en savoir plus, Maddyness a rencontré Benjamin Bouygues, ventures & innovation director de Kering. Ce dernier a rejoint Kering Ventures en septembre 2018. Il était à l’époque la première recrue de la structure et combine une expérience dans le conseil en stratégie, qui l’a amené à travailler sur des due diligences, une expérience en tant que fondateur d’une marque d’accessoires de luxe, et une expérience à la direction de l’innovation de Bpifrance, où il a notamment travaillé sur le sujet de la collaboration entre les grands groupes et les startups.

Le VC, l’un des trois piliers de l’innovation chez Kering

« Kering Ventures est né en même temps que la direction digitale du groupe. L’objectif était de décrypter les tendances potentiellement disruptives pour l’industrie du luxe et de proposer aux différentes maisons du groupe un accès aux meilleures startups et partenaires », explique Benjamin Bouygues. 

Chez Kering, l’innovation se décline en trois piliers. Le premier consiste à mettre en place des projets pilotes avec les maisons du groupe. « Nous identifions des points d’amélioration et le meilleur partenaire possible. Une fois le concept validé, nous pouvons envisager de passer à l’échelle, en collaborant avec les différentes fonctions au sein du groupe », commente Benjamin Bouygues. Le second pilier vise à faire de la pédagogie auprès des collaborateurs. Dans son ImaginationLab, Kering reçoit ainsi des personnalités inspirantes du monde la tech à l’occasion de talks, comme récemment Yann LeCun de Meta ou encore Arthur Mensch de Mistral AI. Kering Ventures est le troisième pilier de cette stratégie. Via son fonds, le groupe innove en prenant en direct des parts de capital minoritaires dans des startups.

En tant que CVC, Kering Ventures a une thèse d’investissement stratégique. « À travers ces investissements, notre objectif est de comprendre les futurs clients du luxe, ce qui va façonner leurs attentes, tant en termes de service, que de matériau durable ou d’expérience », partage Benjamin Bouygues. Le fonds s’intéresse donc à la fois à des marques, à des marketplaces du luxe ou à des technologies qui vont permettre à ses maisons d’offrir les meilleurs services et expériences possibles.

Un focus sur la série B pour optimiser les synergies entre le groupe et les startups

Le fonds investit en Europe, aux États-Unis et en Chine, des tickets entre 1 et 10 millions d’euros. Son cœur de cible est la série B avec des tickets allant de 3 à 5 millions d’euros. « Nous ne cherchons pas à être lead sur les tours, et en tant que CVC, nous avons une grande flexibilité sur notre thèse d’investissement », précise Benjamin Bouygues. Kering Ventures recherche des sociétés qui ont déjà trouvé leur marché et qui ont une certaine maturité en termes de structure. 

« L’objectif est de développer des synergies avec les participations du portefeuille. Pour faciliter les échanges avec le groupe, il est donc nécessaire que ces sociétés soient suffisamment matures et avec des équipes solides », explique Benjamin Bouygues. Les synergies peuvent être multiples. « Nous pouvons par exemple apporter notre expertise du luxe, donner aux startups l’accès à des process, ou encore mettre en place des partenariats pour co-développer des matériaux alternatifs », détaille Benjamin Bouygues.

Récemment, Kering Ventures a investi dans Mogu, une startup qui développe une technologie de cuir de champignon. « Nous nous intéressons beaucoup au sujet des matériaux alternatifs, c’est une thématique très en lien avec la stratégie de développement durable du groupe », commente Benjamin Bouygues. L’un des autres exemples symboliques est celui de Vestiaire Collective. « Dans ce cas, nous avons investi plus tard que la série B, mais il nous semblait essentiel de participer à ce mouvement de la seconde main et Vestiaire Collective était pour nous le meilleur acteur », précise Benjamin Bouygues.