Avec plus de 15 millions de visiteurs attendus selon le ministère de l’Economie, les Jeux olympiques et paralympiques (qui se dérouleront du 26 juillet au 11 août puis du 28 août au 8 septembre) auront des répercussions certaines sur les déplacements des Franciliens. Ce qui peut susciter des inquiétudes. D’après une étude réalisée par OpinionWay en partenariat avec Alight, 73 % des salariés déclaraient en février qu’ils comptaient éviter au maximum les déplacements liés au travail pendant cette période.

« C’est très générateur de stress pour les personnes qui pensent être à Paris, affirme Nafisah Soormally, team lead people de Gymlib. On veut éviter ça à tout prix. Suite aux recommandations du gouvernement, on a donc décidé de proposer du full remote sur les deux semaines de JO. Nos équipes auront le choix de télétravailler en France ou à l’étranger, comme le permet notre politique. » Les 96 salariés de la startup, informés par mail début mars, pourront aussi se rendre au bureau s’ils le souhaitent.

Des congés pendant les Jeux Olympiques

L’organisation sera similaire chez Supermood, dont le CEO, Kevin Bourgeois, fait remarquer : « Si vous imposez des jours de présence et que vous vous rendez compte en juillet ou en août que c’est irréalisable, ça entraîne des négociations de dernier moment et ça crée de la frustration… » La startup a par ailleurs demandé à ses 30 salariés de poser au moins une semaine de congés pendant les Jeux. La legaltech Leto encourage aussi ses salariés à prendre leurs congés durant cette période, nous indique le cofondateur Benjamin Lan Sun Luk. Ceux qui travailleront pourront le faire à distance, hors de leur domicile s’ils le souhaitent.

« C’est inédit, il y a des aménagements à faire », reconnaît Chloé Martinot, CEO de Mesetys. La jeune pousse, qui commercialise un logiciel de gestion de projets pour architectes d’intérieur, a également une activité d'agence d'architecture d'intérieur. Parmi les 12 salariés de la startup, trois sont architectes à Paris et devront se déplacer sur les chantiers qui continueront d’avancer. « On va prendre en charge l’abonnement vélo libre service de ceux qui n’en ont pas déjà un », indique la CEO. A part pour ces déplacements nécessaires, Mesetys conseillera à ses collaborateurs d’éviter de sortir de chez eux.

Des zones à accès limité dans Paris

Au-delà des transports en commun, la tenue des Jeux aura des conséquences sur les déplacements à pied ou à vélo. En effet, l'accès à certaines zones de la capitale sera limité par mesure de sécurité. Les bureaux de Youzd sont situés dans l’un de ces périmètres de sécurité, à côté de l'Hôtel de ville. « Nous sommes en train de faire tout le nécessaire pour que les membres de l’équipe aient leur QR code pour accéder à la zone. On a aussi très largement autorisé le télétravail pour éviter qu’il y ait trop de perte de temps », précise la cofondatrice Ilfynn Lagarde. La marketplace de l’économie circulaire se prépare à rencontrer des difficultés pour ses livraisons en région parisienne. « On maintient pour l'instant toutes les tournées mais on a renforcé l’équipe opérations et service client avec l’arrivée de trois stagiaires. Ils pourront appeler les clients pour éventuellement décaler les livraisons si c’est trop compliqué », ajoute l’entrepreneure.

Chez FoodChéri, spécialiste de livraison de repas frais, le besoin en volume de production sera cet été le « même que d’habitude », indique la DRH Marie-Justine Larnicol. La startup, dont le site de production se situe dans le Val-de-Marne, a donc décidé de découper ses effectifs de production en deux équipes qui travailleront de 7 heures à 13 heures ou de 13 heures à 20 heures, « ce qui permet d’éviter les heures de pointe dans les transports ». Les collaborateurs sont d’autre part encouragés à prendre leurs congés entre les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques.

Une période festive malgré les contraintes

Malgré les défis organisationnels qu’ils entraînent, les JO offrent aux entreprises l’occasion d’organiser différentes activités en marge des compétitions sportives. Ainsi, FoodChéri a créé un comité de la cohésion chargé des animations. « Une summer party ouvrira cette période qui s’annonce assez intense en termes d’activité. Nous allons aussi proposer aux collaborateurs du siège de se porter volontaires pour venir donner un coup de main aux équipes de production, sur le principe d’un ‘vis ma vie’ d’une journée, explique la DRH. C’est une bonne opportunité de montrer de la solidarité, de l’intérêt pour le métier de l’autre. »

La dizaine de salariés de Wally sera, elle, encouragée à prendre des demi-journées pour assister à des épreuves en semaine « pour qu'au-delà d’être une contrainte dans la vie quotidienne, les JO soient aussi un moment festif », motive le cofondateur, Nathan Zappelli. Comme chez d’autres startups, un écran sera installé pour que les membres de l’équipe qui auront décidé de venir au bureau puissent regarder certaines épreuves. « Il faut se dire que les salariés qui sont mordus de sport regarderont de toute façon ce qui les intéresse sur leur téléphone. Autant sanctuariser des moments à partager tous ensemble », commente Kevin Bourgeois, CEO de Supermood.