Fondé en 2009, Otium a investi dans plus de 100 startups, dont The Fork, PayFit, Owkin ou encore Polène. La société affiche 1,5 milliard d’euros d’actifs en avril 2024 et un TRI annuel de 25% depuis 2015. Le family office de l’entrepreneur français Pierre-Edouard Stérin, fondateur de Smartbox, revendique la place de premier investisseur privé en venture en 2023. Après avoir déployé 190 millions d’euros sur l’ensemble de ses activités la même année, Otium vise 300 millions d’euros d’investissements en 2024.
Dans sa prochaine phase de croissance, Otium entend se positionner comme une plateforme d’investissement de premier plan en France et en Europe dans des industries attractives et clés avec l’ambition d’atteindre 5 milliards d’euros d’actifs nets d’ici 2030.
Otium réorganisé en trois pôles
Sous l’impulsion de François Durvye, directeur général d’Otium depuis 2022, les équipes d’investissement ont en effet accéléré le développement, désormais réorganisé en trois pôles : Otium Investissement, Otium Partners qui vise à construire des groupes industriels sectoriels via des investissements majoritaires et Otium Studio, un incubateur pour projets innovants qui vise à lancer au minimum dix nouveaux projets par an.
Le premier pôle, Otium Investissement, regroupe des sociétés d’investissement thématiques ou sectorielles, avec, à terme, l’ambition d’attirer d’autres investisseurs. Il regroupe quatre thèses : Résonance, un fonds de VC tech early-stage, Montyon Capital, un véhicule d’investissement evergreen qui identifie les inefficacités dans la chaîne du financement industriel et vient proposer des solutions à des projets à fort potentiel, Febe Ventures, un VC international avec un focus particulier sur les marketplaces et les logiciels B2B, l’IA et le développement durable, et enfin, Helsia Capital, spécialisé sur le LBO Small et Mid-Cap en santé.
Résonance souhaite accueillir d’autres family offices dès 2025
Resonance, piloté par Maxime Le Dantec, est un fonds de capital-risque doté de 150 millions d’euros, qui investit du pré-amorçage à la série A des tickets de 500 000 euros à 10 millions d’euros dans des entreprises technologiques européennes. Le fonds a déjà investi dans une dizaine de startups, et vient de remettre au pot dans le dernier tour de table de Zeliq.
Lors d’une conférence de presse, Otium a annoncé que Résonance allait lever des fonds en 2025 pour accélérer ses investissements dans la tech. En s’ouvrant à d’autres LPs, Resonance souhaite maintenir sa philosophie d’investissement. Le fonds visera notamment des family offices. « Nous avons un savoir-faire démontré dans un certain nombre de domaines. L’idée est de mettre ce savoir-faire au profit de tiers, sans pour autant modifier notre souplesse et notre rapidité dans les décisions d’investissement. Nous serons donc sélectifs sur les investisseurs qui nous rejoindront. Preuve en est, l’an dernier, nous avions envisagé de lancer un fonds de venture industriel, nous avons mis fin à ce projet, car la typologie d’investisseurs pour cette thèse ne nous permettait pas de continuer à investir avec la même souplesse », partage François Durvye.
« Otium restera un family office et l’actionnaire de référence de la société de gestion. En ouvrant à des tiers, l’idée serait d’avoir un euro d’argent tiers pour un euro d’Otium », précise François Durvye. Le fonds ne communique pas encore d’objectif de montant de collecte. « Cela dépendra de la profondeur du marché que nous arriverons à servir avec notre équipe en visant toujours 25% de TRI », commente François Durvye.
Un partner, en provenance d’un autre fonds parisien, devrait rejoindre les équipes de Maxime Le Dantec dans les semaines qui viennent pour piloter cette levée de fonds. Resonance cherche également à recruter un partner britannique ou allemand afin d’asseoir une thèse pan-européenne.