Rien ne semble arrêter les fondateurs de Mistral AI, Timothée Lacroix (ex-Meta), Guillaume Lample (ex-Meta, créateurs du modèle de langage LLaMA) et Arthur Mensch (ex-DeepMind, le laboratoire d'IA de Google) dans leur ambition de créer le champion européen (voire mondial) de l’intelligence artificielle.
Mistral AI, qui construit des modèles de langage, a vu le jour il y a seulement quelques mois après un tour d'amorçage de 105 millions d'euros mené par le fonds Lightspeed Venture Partners, incluant notamment Xavier Niel, JCDecaux Holding, Rodolphe Saadé, Bpifrance Digital Venture et Motier Ventures mais aussi des acteurs européens. Cette levée a été suivie par une série A de 385 millions d’euros fin 2023 auprès d'acteurs américains.
Mistral AI fait partie des rares startups européennes à s’être lancée à la conquête de l’IA, derrière les géants américains comme OpenAI. La société française s’est d’ailleurs alliée en février dernier à Microsoft, alors qu’elle annonçait un nouveau modèle de langage. Une alliance qui a fait couler beaucoup d’encre et qui a suscité une surveillance accrue de Bruxelles. La société avait toutefois tenu a rassurer toutefois, en précisant qu'elle n'avait pas l'intention d'abandonner l’open source.
Le succès de Mistral AI s'inscrit parfaitement dans la volonté du gouvernement français de créer des champions de l'IA. Pour rappel, la commission IA, lancée par Matignon, a budgétisé un plan de 27 milliards d’euros au total. Une enveloppe qui pourrait atteindre 75 milliards d’euros sur cinq ans avec des investissements privés. Il est également question de créer un fonds d’investissement « France & IA » de 10 milliards d’euros pour soutenir l’écosystème français de l’IA.