Alors qu'ils recherchent une opportunité de licence en Europe et aux États-Unis, Stéphane Mery et Dimitri Dimitriou découvrent un programme de recherche développant une molécule analogue à l'ocytocine. Grâce à la découverte du Professeur Marcel Hibert, ils décident de fonder Occentis afin de signer une licence exclusive et d'accélérer le développement et la commercialisation de cette molécule capable de pénétrer le cerveau pour traiter certains troubles comme l’autisme, les douleurs neuropathiques et l'addiction à l'alcool.

« Nous cherchions un programme innovant en psychiatrie et avons trouvé la perle rare à Strasbourg. Nous avons donc décidé de créer Occentis dans le Grand Est pour développer le Cognizor, une molécule découverte au Laboratoire d’Innovation Thérapeutique après 25 ans de recherche et incubée par la SATT Conectus », explique Stéphane Mery, président d’Occentis. « La plus grande surprise que nous ayons eue en cherchant une opportunité de licence est que le Cognizor soit disponible. Étant donné son caractère aussi innovant, il est étonnant qu’un grand groupe ne se soit pas jeté sur l’occasion ».

Une nouvelle molécule pour traiter les troubles psychiatriques

Le Cognizor, développé par Occentis, serait la première molécule capable d'activer les récepteurs à ocytocine dans le cerveau. Conçue pour traiter le sevrage alcoolique, cette molécule montre des résultats étonnants dans les modèles animaux. Ses effets potentiels s'étendent à l'autisme et aux douleurs neuropathiques, pour lesquels il n’existe aujourd’hui que peu de dispositifs alternatifs.

« Les effets de l’ocytocine sur l’appareil reproducteur sont bien connus, en particulier pour favoriser l’accouchement. Cependant, dans le cerveau, l’ocytocine agit sur les neurones et a un rôle central pour favoriser la vie en société, comme l’attachement aux autres, la confiance, les relations sociales, la mémoire et même la douleur ! », rappelle Stephane Mery. 

Une levée de fonds prévue en 2025

La startup souhaite confirmer chez l’homme les résultats obtenus chez l’animal pour le sevrage à l’alcool avec la dernière génération de leurs produits, puis effectuer la phase préclinique réglementaire afin d’obtenir une autorisation de faire des études chez l’homme en 2026.

L'entreprise envisage par la suite de licencier la molécule à un grand groupe pharmaceutique voire même de vendre la société après cette étape. Une première levée de fonds de 3 millions d'euros est prévue début 2025 pour financer les prochaines phases de développement.

« Nous espérons obtenir une preuve de concept chez l’homme d’ici 4 ans », précise Stéphane Mery. « L’ambition d’Occentis est de créer un acteur majeur dans le domaine de la psychiatrie. Notre stratégie de croissance repose sur la licence de projets innovants. Le programme de développement d’analogues de l’ocytocine porté par le Professeur Hibert et Conectus est de loin le projet le plus prometteur de tous ceux que nous avons investigués au niveau mondial. Il représente un mécanisme d’action véritablement nouveau dans le traitement de plusieurs maladies où les innovations sont rares. »