Voilà une nouvelle qui devrait nourrir le rapport sur la réindustrialisation de la France en préparation par Olivier Lluansi. Nanomade vient en effet de boucler une levée de fonds de 2 millions d’euros, qui lui permettra de lancer sa première usine de production pour déployer son capteur tactile unique au monde. Une nouvelle qui vient récompenser 15 années de recherche et développement, une centaine de prototypes, 20 brevets et 6 millions d’euros d’investissement pour aboutir à cette innovation de rupture.
« Cette étape marque un tournant décisif pour les ambitions de Nanomade », confie d’ailleurs Jean-Claude Rassou, directeur général et cofondateur de l’entreprise. Cette levée de fonds de 2 millions d’euros, complétée d'un million d'euro en non dilutif, a été possible grâce au soutien d’une équipe de business angels issus des secteurs de l’industrie automobile, de l’électronique grand public et de l’aéronautique.
Le 1er capteur tactile quantique au monde
Depuis 2009, l’entreprise aspire à transformer n’importe quelle surface et n’importe quel matériau en un support interactif intelligent. Elle a ainsi réussi à mettre au point une technologie unique et protégée pour développer le premier capteur tactile quantique au monde. Selon Olivier de Tremaudan, président et cofondateur de Nanomade, « la sensibilité est telle que notre technologie est capable de capturer le pouls d’un utilisateur. C’est aujourd’hui le capteur le plus sensible au monde ! ».
Cette technologie brevetée repose sur une encre chargée en nanoparticules qui est capable de détecter et mesurer des variations de micro-déformation à l’échelle nanométrique. Une fois imprimée sur un substrat flexible, elle permet de transformer n’importe quelle surface et n’importe quel matériau en un support interactif intelligent. De quoi donner des idées pour des applications industrielles dans l’électronique grand public, l’aéronautique, la médecine ou encore le secteur automobile.
Accélérer la production et l’internationalisation
Pionnière dans le domaine des nanotechnologies, Nanomade a donc levé ces fonds afin d’accélérer le déploiement de sa solution avec sa première usine de production automatisée à grande échelle. Localisée à Toulouse, cette nouvelle infrastructure de 500 m2 contrôlera toutes les étapes de fabrication du plasma, génération d’impression, encapsulage, au découpage au laser. Nanomade entend ainsi multiplier par 50 sa capacité de production, en passant de 20 000 unités aujourd’hui à plus d’1 million d’unités d’ici 2025.
L’expansion passera aussi par l’international. « Nous avons déjà la confiance de prestigieux clients tels que Airbus, Safran ou Novares et avons hâte de déployer notre technologie sur les marchés internationaux clés de notre secteur. Tous les premiers échanges sont très prometteurs, et nous avons récemment signé avec un acteur majeur de semi-conducteurs américain », explique Olivier de Tremaudan. L’entreprise entend notamment étendre son réseau de partenaires et clients aux États-Unis et en Asie, deux marchés incontournables de l’électronique.