Clap de fin pour cette 8e édition de VivaTech ! Après quatre jours intenses, dont trois réservées aux professionnels avant une dernière journée réservée au grand public, le salon parisien a refermé ses portes ce samedi 25 mai. Évidemment, Maddyness, qui a profité de l’occasion pour lancer son abonnement premium Maddy+, était présent durant les trois premiers jours de cette édition 2024. Et forcément, un bilan s’impose.

Avec des têtes d’affiche comme Linda Yaccarino, la directrice générale de X, Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, l’ancien secrétaire d’État américain John Kerry, Eric Schmidt, ancien patron de Google, ou encore les étoiles montantes de l’IA que sont Arthur Mensch, patron de la pépite française Mistral AI, et Dario Amodei, co-fondateur d'Anthropic, VivaTech a attiré une nouvelle fois beaucoup de monde. On notera également que Maurice Lévy, président du conseil de surveillance de Publicis Groupe, qui organise le salon avec le groupe Les Échos - Le Parisien, a toujours une forme d’enfer du haut de ses 82 ans, en ayant enchaîné les prises de parole sur la scène principale et en introduisant les discussions avec Elon Musk et les sœurs Williams de manière… originale !

Les sessions avec le fantasque entrepreneur américain, cette fois-ci à distance, et les deux ex-joueuses de tennis, Serena et Venus, qui ont répondu à l’invitation de Benjamin Chemla, co-fondateur de la plateforme sociale d'investissement Shares, auront été les grands temps forts de l’événement cette année. Une manière pour cette grand-messe de l’innovation de capter l’attention des différents acteurs de la tech (entrepreneurs, investisseurs, grands dirigeants…) mais aussi au-delà pour s’assurer une caisse de résonance maximale.

Plus de 165 000 visiteurs sur une surface restreinte

Les organisateurs ont ainsi indiqué que VivaTech, qui s’auto-proclame plus grand événement d’Europe dédié à l’innovation et aux startups, avait attiré plus de 165 000 visiteurs lors de cette édition 2024. Un chiffre en hausse de 10 % sur un an. S’il est indéniable que VivaTech s’est imposé comme un événement phare de la tech mondiale depuis sa création en 2016, au point de détrôner le CES de Vegas (135 000 visiteurs) en matière de fréquentation (malgré un gros débat autour des chiffres des deux côtés de l’Atlantique), le salon parisien reste toutefois très limité au niveau de sa taille.

En effet, celui-ci s’étale sur 55 000 mètres carrés quand le CES en occupe 230 000. Rien de très surprenant quand on sait que VivaTech n’occupe que les halls 1 et 2 du parc des expositions de la Porte de Versailles, alors que le CES prend possession de l’ensemble du Las Vegas Convention Center et de l’Eureka Park en début d’année. Un manque d’envergure que l’on peut regretter car les startups se retrouvent avec des stands minuscules à l’ombre des méga-stands des grands groupes (AWS, ADP, BNP Paribas, Orange, LVMH, L’Oréal, SNCF…).

La fête des corpos (et un peu des startups)

VivaTech est incontestablement le royaume des corporates. Cela n’est pas si illogique puisque ce sont eux qui paient pour s’offrir une belle vitrine d’innovation lors d’un événement au rayonnement international. Mais il est dommage que les startups ne trouvent pas davantage la lumière sur un salon comme VivaTech, où elles se retrouvent à jouer des coudes pour tenter d’exister.

Même pour nous, en tant que média, il n’est pas forcément aisé de les repérer, surtout quand le Cybertruck de Tesla, qui réalisait à Paris la toute première étape de sa tournée européenne, le taxi volant Volocity de Volocopter, ou encore le concept-car U1st Vision de Software République, leur volent la vedette. Certes, certains concours de startups offrent une belle vitrine d’exposition, et FancyTech, grand gagnant du LVMH Innovation Ward, ne s’en plaindra pas. Mais la majorité des startups sont malheureusement quasiment invisibles sur le salon parisien. Leur nombre (13 500) est peut-être également démesuré sur une surface aussi modeste.

IA et French Tech

En revanche, l’intelligence artificielle a, elle, bien (trop ?) pris la lumière. Elle a été au cœur des discussions et près de 40 % des exposants ont présenté des innovations sur le sujet, selon les organisateurs. Une AI Avenue avait même été mise en place au cœur du hall 1 pour cette édition 2024. Un coup de projecteur inévitable compte tenu de l’engouement (voire l’hystérie) engendré par la révolution de l’IA générative. C’était d’ailleurs une grande semaine dédiée à l’IA en France, puisqu’un mini-sommet sur le sujet avait été organisé à l’Élysée à la veille de l’ouverture de VivaTech en présence d’Emmanuel Macron.

Habitué et principal ambassadeur du salon parisien depuis ses débuts, le président de la République était le grand absent de cette édition 2024. Parti en urgence en Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron a laissé Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, et Marina Ferrari, la secrétaire d’État en charge du Numérique, faire le service après-vente de la French Tech. Le salon parisien fut ainsi l’occasion de se réjouir de l’effervescence qui règne en France autour de l’IA, de féliciter les nouveaux lauréats du Next 40 et du French Tech 120, et de faire le bilan de l’initiative «Je choisis la French Tech» près d’un an après son lancement.

Une fibre business à développer

Dans l’ensemble, VivaTech aura tenu son rang, et c’est toujours une bonne occasion de faire du networking dans les allées du salon ou lors des side-events organisés en dehors (VC night, dîners, afterworks…). Dans ce cadre, suivre le sillage de Slush où les side-events font la force de l’événement finlandais n’est pas une mauvaise idée.

Mais il manque peut-être une fibre davantage business à VivaTech, malgré la présence cette année de 2 000 investisseurs et fonds d’investissements (Accel, KKR, Lightspeed, Sequoia Capital, Eurazeo…), pour prendre une envergure encore plus conséquente sur la scène technologique mondiale. Un ADN international qu’ont tenté de renforcer les organisateurs cette année avec la présence de plus de 120 délégations étrangères, dont une quarantaine de pavillons nationaux (Canada, Taïwan, Brésil, Royaume-Uni, Japon…).

VivaTech a bien grandi depuis sa création, mais le salon gagnerait à s’étendre sur une surface un peu plus grande pour changer de dimension. Cela permettrait aussi de fluidifier une circulation parfois difficile dans les allées les deux premiers jours et de mieux mettre en avant les startups sur de plus grands stands.

Rendez-vous du 11 au 14 juin 2025 pour découvrir les nouveautés de VivaTech !