Créé en 2007 par Eric Raffin et Jean-Christophe Bohin, Matters peut se vanter d’être l’un des plus anciens startups studios français. La structure accompagne des startups et des scaleups qui développent des solutions vertueuses pour l’environnement et la société. Maddyness a rencontré Baptiste Fradin, le General Manager qui a rejoint l’aventure il y a un an.
Lui-même ancien entrepreneur à succès dans la tech et investisseur à impact, à l’origine notamment du fonds de Private Equity Famae Impact, Baptiste Fradin a voulu s’impliquer auprès des startups, tout en restant proche des enjeux environnementaux. « Dans une aventure entrepreneuriale, c’est toujours au début que le bât blesse. Matters permet de dérisquer et d'enlever dès le démarrage des points de friction dans les dimensions business et technologiques. Ceci, pas uniquement en mentorant, mais aussi en apportant une forte capacité opérationnelle », partage-t-il.
Un accompagnement qui se concentre sur les hard skills
Avec plus de 50 collaborateurs, les équipes de Matters interviennent à toutes les étapes clés de développement des projets. Le studio conseille les startups, mais surtout, grâce à ses développeurs, ses designers, et ses spécialistes produit, il les accompagne dans les domaines de la technologie, du produit, de la stratégie et de l’impact. « C’est ce qui nous distingue le plus des autres startups studios. En effet, souvent, les startups studios ont tendance à internaliser les soft skills et les fonctions support comme les ressources humaines, la finance ou le marketing, et à externaliser les hard skills. Chez Matters, nous faisons l’exact inverse en internalisant la tech et le produit pour les accompagner opérationnellement », partage Baptiste Fradin.
Matters s’adaptent aux besoins des startups et peut les accompagner à différents stades de maturité. « Certains arrivent avec une idée, d’autres avec un MVP, d’autres ont déjà un produit lancé et veulent en sortir de nouveaux », commente Baptiste Fradin. « Quel que soit le stade maturité, quand les sociétés viennent nous voir, nous sommes dans une approche de co-création. On challenge à la fois les partis pris technologiques et la validité des hypothèses business associées. C'est la raison principale pour laquelle ils font appel à nous : pour bénéficier de ce regard croisé et bien évidemment, par la suite, pour bénéficier de notre capacité opérationnelle à exécuter à leurs côtés cette vision stratégique », ajoute-t-il.
À chaque studio son modèle économique
« Je ne pense pas qu’il y ait de compétition directe entre les startups studios. Je vois plus différents acteurs dont l’ambition est de créer des business, via des modalités différentes », partage Baptiste Fradin. « Quand on parle de startup studio, il y a autant de modèles économiques que de startups studios. Ce qui compte et ce qui définit selon moi un "studio" c'est sa capacité à créer ou co-créer des business », ajoute-t-il.
Matters a choisi un modèle économique qui est celui de la prestation de services. Le studio ne prend aucune participation dans les startups qu’il accompagne. Ces dernières paient pour bénéficier de l’accompagnement. « Nous avons une approche design-to-cost qui fait que l’on identifie avec elles, non pas combien coûte ce qu'elles veulent, mais plutôt, combien il en coûte d’atteindre leurs objectifs business », commente Baptiste Fradin. Un modèle qui selon le General Manager présente l’avantage d’aligner les intérêts des fondateurs et ceux du startups studio. « Je ne crois pas au modèle de startups studios avec prise de participation, hormis ceux backés par un fonds d'investissement. Ce sont des modèles difficilement rentables, car le déclenchement potentiel des liquidités arrive très tard. Des studios comme The Family ou Numa ont pu en faire les frais dans le passé », confie-t-il.
Déjà plus de 400 startups accompagnées
Matters a déjà accompagné plus de 400 startups dans leur développement stratégique, dont une quarantaine en 2023. Une donnée qui lui confère une certaine légitimité dans l’écosystème. Pour Baptiste Fradin, cette longévité s’explique notamment par une culture interne très forte autour de la tech, de l’entrepreneuriat et de l’impact.
Le studio a accompagné des sociétés dans la mobilité douce comme Ubeequo qui propose des voitures en autopartage, dans le pilotage des critères ESG avec des startups comme GreenAffair, ou encore dans l’impact social ou la fintech for good. La structure peut aussi directement accompagner des fonds d’investissement qui interviennent sur les thématiques de son scope. Certains clients comme Ubeequo sont accompagnés depuis dix ans, et en moyenne les startups sont accompagnées sur une durée de quinze à dix-huit mois. « À la différence d’accélérateurs qui ont des programmes intenses condensés en trois mois, nous accompagnons les startups sur du temps long », souligne Baptiste Fradin.