Abeille Assurances (ex-Aviva France), gère aujourd’hui plus de 60 milliards d’euros d’actifs, investis pour le compte de ses assurés. À date, le private equity, qui, chez Abeille Assurance, comprend aussi l’infrastructure equity, représente 1,8% de l’allocation. Une catégorie qui pèse encore bien peu relativement aux autres classes d’actifs et notamment aux obligations qui représentent 80% de l’allocation. En absolu, cela représente tout de même 700 millions d’euros en valeur comptable et plus d’un milliard d’euros en valeur de marché.
« Nous sommes en phase d’augmentation d’allocation sur le private equity. Quand je suis arrivé, il y a deux ans, cela représentait environ 1% de l’allocation ; à moyen terme, nous ciblons plutôt entre 2 et 2,5% », indique Thomas Rivron, directeur des investissements d’Abeille Assurances, interviewé par Maddyness. « Le private equity est très important dans l’allocation d’un assureur, nous sommes convaincus que cette classe d’actifs est génératrice de valeur sur le long-terme. Ce sont des actifs décorrélés des marchés avec des valorisations relativement stables », ajoute-t-il.
Des investissements en capital-investissement poussés par les initiatives Tibi
Dans cette poche private equity, 60% est dédié au private equity et 40% à l’infrastructure equity. Pour la partie private equity, 80% des investissements sont dirigés vers des mid & large cap européens avec un biais France et les 20% restant vers du lower to mid cap français ou régional. C’est dans ce cadre-là qu’Abeille Assurance est amené à investir dans des fonds de venture capital. « Naturellement, un assureur, en tant qu’investisseur institutionnel, arrive un peu plus tard dans la vie des entreprises, mais notre portefeuille venture, nous aide à identifier les nouvelles tendances de marché », commente Thomas Rivron.
Le buy out reste le cœur du portefeuille et représente 75% des investissements. « En lien avec l’initiative Tibi, les portefeuilles des assureurs ont évolué, et nous avons aujourd’hui 15% de cette poche allouée à du late stage/ growth. Sur ce segment, nous avons une préférence pour la tech », indique Thomas Rivron, qui a notamment participé au dernier closing de Speedinvest. « Progressivement, nous sommes descendus dans les typologies de risque et de maturité. Tibi 1 a permis aux assureurs de mieux comprendre les fonds de growth/late-stage. Avec Tibi 2, nous évoluons encore un peu plus, cette fois, vers l’early stage », ajoute-t-il.
Chaque année, l’assureur accompagne environ huit nouveaux fonds. La société indique tenir au principe de récurrence des investissements et s’efforce d’engager régulièrement des sommes relativement stables, en ajustant les typologies d’investissement en fonction du marché. « De manière générale, nous sommes très axés sur des fonds multi-sectoriels répondant à nos enjeux de diversification », précise Thomas Rivron.
Un investisseur tourné vers l’impact
« Nous sommes des allocataires généralistes. Notre rôle est de placer l’argent de nos assurés, en protégeant l’épargne qui nous est confiée et en la faisant fructifier, tout en ayant un impact le plus positif possible. Nous sélectionnons donc des gérants qui nous aident à répondre à ces trois objectifs », rappelle Thomas Rivron. Sur les 60 milliards d’actifs sous gestion, 11% sont investis dans des actifs durables. « Nous avons rôle à jouer dans la transition énergétique », commente-t-il.
Sur le capital-investissement en particulier, Abeille Assurance a investi 70 millions d’euros dans des fonds à impact, notamment des fonds maison tels qu'Abeille Impact Investing France, un fonds dédié aux startups innovantes à fort impact environnemental et social. Mais l’assureur a également investi dans des fonds externes tels que Citizen Capital, un fonds early-stage, dédié aux startups à impact. « On aimerait que l’écosystème impact late stage se développe et pour cela, il faut accompagner un certain nombre d’entreprises early-sage et les faire grossir », souligne Thomas Rivron.