Surge, qui veut améliorer la médecine de précision, annonce un deuxième tour de table de 7,5 millions d'euros. La startup avait déjà bouclé une série pré-speed de 2,5 millions d’euros en septembre 2022 auprès de HCVC, Boutique Venture et 50 Partners Santé. Eurazeo a mené ce dernier tour de table avec Kima, Teampact et MH Innov' pour amasser 5,3 millions d’euros. Bpifrance complète avec 2,2 millions d’euros de subvention via l’aide au développement deeptech.
Avec Surge, Julien Hédou et Brice Gaudilliere veulent transformer la médecine de précision en la facilitant grâce à leur intelligence artificielle. « Notre priorité est de finaliser l’industrialisation de notre premier produit PreCyte et de lancer une première phase commerciale », explique Julien Hédou, CEO de Surge. « Avec des premières institutions phares pilotes en Europe et aux Etats-Unis ! »
Détecter les risques de complications pour chaque patient grâce à l’IA
Surge est né de l’alliance des compétences de Julien Hédou et Brice Gaudillière. Basé à Stanford, Brice Gaudillière a démarré un laboratoire d’immunologie qui permet d’avoir accès à des cartographies des systèmes immunitaires des patients. La valeur de l’entreprise réside dans « notre capacité d’allier à cette expertise biologique la dimension de l’intelligence artificielle pour les interpréter », explique Julien Hédou. « Notre objectif est de rendre disponibles ces cartographies de systèmes immunitaires sous forme d’informations cliniquement pertinentes. »
Concrètement, Surge pourra, à l’avenir, accompagner le médecin et le patient dans leurs prises de décisions tout au long du parcours de soin, notamment opératoire. Le premier cas d’usage pour lequel Surge a développé PreCyte est le risque de complications post-opératoires dans le cadre de chirurgies digestives et abdominales.
Avec PreCyte, les médecins pourront être en mesure de prévoir un retour au domicile plus tôt après une opération, si le patient a un très faible niveau de risque de complications. La préparation des patients pourra également être optimisée : avoir le bon niveau de nutrition par exemple. Aujourd’hui, PreCyte a finalisé deux essais cliniques aux Etats-Unis et un troisième en France. Surge est en attente du marquage CE qui permettra sa commercialisation. « On espère pouvoir commencer à commercialiser d’ici à 2025. C’est concomitant pour le marché américain », détaille Julien Hédou.
Développer leur propre laboratoire de recherche
L’ambition de Surge ne s’arrête pas là. L’équipe développe déjà un nouvel usage pour détecter les risques d’accouchement prématuré pour les femmes enceintes à partir d’une prise de sang réalisée au deuxième trimestre. «Notre objectif, à terme, c’est que ce soit disponible pour tous types d’interventions. »
Avec cette levée de fonds, Surge prévoit également de finaliser l’ouverture de SurgeLab, son laboratoire de recherche. Le but est de pouvoir « proposer des collaborations à des instituts de recherche ». Julien Hédou espère la signature de 5 nouveaux contrats avec des instituts de recherche. SurgeLab sera incubé au sein de la pépinière de l’hôpital Cochin à Paris.
« On revient à notre ambition initiale, développer des outils de médecine de précision, personnalisée, pour toutes les ères thérapeutiques où c’est pertinent », insiste le CEO. « On a déjà commencé cette démarche avec une collaboration avec la Fondation Rothschild et le CHU de Toulouse autour d'indications neurologiques où le système immunitaire est impliqué. »
Avec PreCyte, Surge tient sa preuve de concept : « le système immunitaire peut informer la prise de décision ». Grâce à son algorithme d’intelligence artificielle, Surge pourra améliorer le quotidien des patients et la gestion de certaines ressources de l’hôpital public. Ce nouveau tour de table devrait lui permettre d’accélérer son processus de R&D et d’arriver jusqu’à la commercialisation.