Si vous avez regardé la Coupe du monde de rugby l’an passé, vous avez probablement entendu sa voix. En effet, Benjamin Kayser était au micro sur TF1, aux côtés de François Trillo, pour commenter le Mondial du ballon ovale. Mais il ne s’agit pas de son activité principale.
En effet, l’ancien joueur de rugby, qui a raccroché les crampons en 2019 à l’issue d’une ultime saison à Clermont, se concentre à plein temps sur son fonds d’investissement. Baptisé Teampact Ventures, celui-ci a vu le jour en 2021 avec l’ambition de ne soutenir que des projets qui ont un véritable impact sociétal, en mettant l’accent sur le climat et la santé. «Quitte à prendre risque, autant que ce soit pour sauver la planète et les gens», estime l’ancien talonneur du XV de France, qui confie à Maddyness avoir «toujours été fasciné par l’entrepreneuriat» durant sa carrière. «Ce fonds, c’est 100 % de mon temps. Ce n’est pas un side-project. Il y a un investissement émotionnel, réputationnel, familial… mais on prend beaucoup de plaisir !», ajoute-t-il.
Une taille finale de 50 millions d’euros
En ce début d’année, Teampact Ventures confirme sa promesse initiale avec le premier closing de son fonds «Teampact People & Planet». Ce sont ainsi 20 millions d’euros qui ont ainsi été levés pour mettre sur orbite ce véhicule d’investissement. Ce dernier doit permettre de soutenir des startups en amorçage et en série A, avec des tickets compris entre 750 000 et 1 million d’euros.
A terme, le fonds vise une enveloppe finale de 50 millions d’euros. Il a d’ores et déjà permis de réaliser cinq investissements. La structure cible essentiellement des startups européennes, principalement basées en France, mais aussi des jeunes pousses britanniques.
«Lever des fonds devrait être une discipline olympique»
Si on retrouve Benjamin Kayser, Basile Agay et Romain Vidal derrière Teampact Ventures, le trio veut avant tout la jouer collectif. Ainsi, des sportifs de premier plan, comme Raphaël Varane, Nikola Karabatic, Aurélien Tchouaméni ou encore Ciryl Gane, ont choisi d’apporter leur soutien au fonds. «Je veux que les plus grands athlètes de la planète s’engagent pour une planète positive. L’idée est bien sûr qu’ils mettent des sous sur la table, mais aussi qu’ils s’impliquent réellement auprès des entrepreneurs. Ce sont eux les athlètes de la vraie vie. Pourtant, les entrepreneurs et les athlètes, ce sont deux mondes qui ne se parlent quasiment pas», observe Benjamin Kayser, qui veut amplifier l’engouement récent de certains champions pour le monde des startups. «Dans l’innovation, il y a la même intensité, le même stress et la même ambition que dans le sport haut niveau. Lever des fonds devrait être une discipline olympique», ajoute avec une pointe d’humour celui qui avait essayé le costume de business angel durant sa carrière, en investissant notamment dans Kolsquare (marketing d’influence).
En plus d’embarquer des sportifs de renom dans ses projets, Teampact Ventures a également séduit des acteurs bien connus de l’écosystème tech, à commencer par Jean-Charles Samuelian, co-fondateur d’Alan, Dominique Vidal, ex-patron de Yahoo Europe, Mathieu Chabran, co-fondateur de Tikehau Capital, ou encore Olivier Duha, co-fondateur de Webhelp. «J’ai vu la valeur ajoutée de Teampact en tant qu’investisseur chez Alan, et j’ai décidé moi-même d’investir dans le fonds», indique ainsi le patron d’Alan.
Avec son fonds réunissant sportifs et entrepreneurs, Benjamin Kayser espère donner vie à une communauté encore plus large à l’avenir pour réunir le meilleur de ces deux mondes. «Je veux aller chercher l’or du sport de haut niveau, notamment les ressources mentales et les bonnes pratiques pour performer dans la durée, pour être au service d’entreprises à mission. Ce n’est pas une promesse marketing», assure-t-il. Avec une telle approche, l’ancien joueur entend bien marquer de nombreux essais dans le capital-risque européen dans les prochaines années.