Crée il y a plus de trente ans, le groupe LBO France consolide aujourd’hui plus de 5,4 milliards d’euros sous gestion. Contrairement à ce que son nom indique, LBO France ne fait pas que du LBO et ne se limite pas qu’au marché français. Le capital investissement reste son cœur d’activité avec ses fonds emblématiques White Knights, qui investissent en majoritaires dans les PME et ETI françaises. Mais LBO France est surtout une véritable plateforme d’investissement multi-spécialiste qui intègre aussi des activités d’investissement sur les small cap, le coté, l’immobilier et depuis 2016 du capital-risque avec la Proptech et la santé digitale. « LBO France a été assez visionnaire. En 2016, il était rare de voir des fonds de capital-investissement se positionner dans le monde du capital-risque », souligne Sophie Chateau, Partner en charge des relations investisseurs.
Contrairement aux fonds de capital-investissement, les fonds de venture capital, ne sont pas généralistes, mais thématiques. « Sur le capital-investissement, nous avions souhaité rester diversifiés, car nous étions déjà assez spécialisés en nous concentrant sur la France et l’Italie. Avec le venture capital, nous avons souhaité nous spécialiser et nous positionner sur des secteurs d’avenir, afin de donner encore plus de sens à nos investissements », partage Sophie Chateau.
Objectif : améliorer le système de santé
Dès 2016, un premier fonds a été lancé sur la santé digitale. « L’objectif du fonds est d’améliorer le système de santé en investissant dans des sociétés européennes innovantes », commente Sophie Chateau. Sur la santé digitale, LBO France peut investir dès la série A, mais vise plutôt des séries C ou D, avec des tickets initiaux d’environ 10 millions d’euros. Ici le scope est européen, mais avec un important biais français. « Nous sommes plutôt lead sur les tours, c’est dans notre ADN », ajoute Sophie Chateau.
Fin 2021, LBO France a annoncé le closing de son second fonds, Digital Health II, à hauteur de 155 millions d’euros. Au total, une vingtaine d’entreprises ont déjà été financées, dont Wandercraft, qui produit des exosquelettes, et vient d’obtenir les autorisations pour entrer sur le marché américain. Quelques sorties ont déjà été réalisées, dont Fittingbox, revendu à une société d’optique japonaise.
Après la santé digitale, la proptech
Forte de son expertise immobilière, LBO France a lancé en 2021, un fonds Proptech, Newstone, doté de 50 millions d’euros. Ce fonds est article 9 SFDR, le degré le plus ambitieux de finance durable au sens de la régulation européenne. Il investit en série A et B, des tickets initiaux entre 1 et 3 millions, dans des startups françaises dans des domaines comme celui du recyclage des matériaux, de la décarbonation du bâti, ou des nouveaux composants. « Nous cherchons des sociétés avec une première maturité, qui ont déjà été financées par des business angels et ont déjà fait la preuve de leur concept », commente Sophie Chateau.
Le fonds a notamment accompagné la série B de 5 millions de Zeplug, qui a été suivi quelque temps après de l’une des plus grosses séries C de fin 2022. Le portefeuille compte aujourd’hui quatre sociétés. « Nous prenons notre temps car les valorisations sont en train de s’ajuster », commente Sophie Chateau.
Pour chaque expertise, une équipe dédiée est constituée. « Les équipes thématiques combinent des expertises d’investissement et des expertises sectorielles. Sur la santé digitale par exemple, nous avons des experts tech et des médecins. Sur la Proptech, nos équipes immobilier peuvent apporter une vision métier aux entrepreneurs qui pour la plupart ne sont pas issus du secteur », explique Sophie Chateau. Les équipes d’investissement immobilier peuvent partager avec les entrepreneurs, leur carnet d’adresse, leur faire des introductions auprès des foncières ou des promoteurs immobiliers.