Fondée en 2016 par les chercheurs Geoffroy Lerosey et Mathias Fink, Greenerwave est une entreprise deeptech industrielle issue de l’Institut Langevin, dépendant du CNRS, et de l’École supérieure de physique et de chimie industrielles de Paris. Spécialisée dans le contrôle et l’orientation des ondes électromagnétiques, Greenerwave ambitionne de révolutionner la connectivité à l’aide d’une technologie de rupture, écologique et économique.
La deeptech annonce un tour de table de 15 millions d’euros mené par le Fonds Innovation Défense et Safran Corporate Ventures. Intelsat, BNP Paribas Développement et Plastic Omnium ont également participé au tour. Cette série A de 15 millions d’euros fait suite à une levée d’amorçage de près d’un million d’euros réalisée en plusieurs étapes auprès notamment du CNRS et des fonds de Xavier Niel et de Charles Beigbeder.
Du prototype à l’industrialisation
« Nos investisseurs industriels sont aussi de potentiels partenaires commerciaux. Nous avons par exemple signé une lettre d’intention avec Intelsat pour notre première antenne et nous travaillons déjà depuis quatre ans avec Plastic Omnium sur un radar. Safran Corporate Ventures n’investit aussi que dans des sociétés avec lesquelles le groupe pourra collaborer », partage Geoffroy Lerosey, cofondateur et président de Greenerwave.
Grâce à cette levée de fonds, et à l’expertise et la connaissance des marchés de ses investisseurs, Greenerwave entend accélérer sa croissance et concrétiser son ambition : devenir un leader mondial de la connectivité sobre en transformant en profondeur de nombreux secteurs en France et à l’international, à savoir la défense, l’espace, l’automobile et les télécommunications. La société, qui compte aujourd’hui 85 employés, a déjà doublé ses effectifs l’an dernier en prévision de la levée de fonds, et compte encore recruter plusieurs dizaines de personnes, notamment pour constituer des équipes produits et commerciales.
« Après plusieurs pivots, nous avons trouvé le bon positionnement. Nous avons une technologie très high tech qui nécessite un temps de développement relativement long. Depuis 2019, nous avons développé des prototypes. Aujourd’hui, la levée va nous permettre de développer un produit et de l’industrialiser », indique Geoffroy Lerosey.
Une antenne disponible en pré-commande fin 2024
La startup a développé un premier produit qui devrait être disponible en pré-commande fin 2024. Il s’agit d’une antenne plate à reconfiguration électronique destinée au marché de la communication par satellite. Plus économique et moins énergivore que les terminaux satcom existants, l’antenne utilise aussi une technologie sobre en matériaux et donc en ressources naturelles qui permet de réduire la dépendance aux semi-conducteurs. « C’est une technologie issue de la recherche française, qui va servir des intérêts souverains pour la France et pour l’Europe », souligne Geoffroy Lerosey.
Pour 2025 et 2026, la société prévoit de continuer à développer ce catalogue en pénétrant également le monde des télécoms. La commercialisation du radar est prévue à horizon 2027. « Donner des objectifs de revenus serait un peu prématuré, mais je pense que nous pourrons rapidement atteindre plusieurs millions d’euros de chiffre d’affaires. Le marché des antennes satellites électronique, sur lequel nous sommes, est un énorme marché estimé à plusieurs milliards de dollars. Des sociétés comme Intelsat auront besoin de plusieurs milliers, voire de plusieurs dizaines de milliers d’antennes, qui coûtent chacune plusieurs milliers d’euros », confie Geoffroy Lerosey.