En quoi Toulouse se distingue des autres agglomérations françaises et européennes ?
S. F. - Toulouse se distingue avant tout des autres villes par son haut niveau d’innovation et de technologie. L’investissement dans la recherche en regard du PIB régional est de 3,7 %, soit le fort taux en France et parmi les plus élevés en Europe, notamment via la recherche académique mais aussi celle des grandes entreprises. C’est également une ville dans laquelle l’industrie est présente et avec elle tous les services associés, notamment autour du numérique qui compte quelques 50.000 salariés. Un chiffre important en regard de l’aéronautique qui emploie environ 60.000 personnes.
Quels sont les secteurs porteurs dans la métropole ?
S. F. - Si Toulouse est naturellement associée au domaine spatial depuis l’installation du CNES dans les années 1960, avec une concentration unique d'acteurs clés de l'industrie spatiale et une part de 25 % de la main-d'œuvre européenne dans le domaine, la ville est devenue une plaque tournante du secteur du NewSpace. Il y a bien entendu l’aéronautique avec Airbus et ATR en chefs de file, les sciences de la vie ou encore la mobilité. Toulouse est aussi la capitale française de la technologie avec plus de 700 startups et l'ANITI, l'institut interdisciplinaire d'intelligence artificielle de Toulouse, dont la spécificité est de développer une nouvelle génération d’IA dite hybride. Dans le domaine des GreenTech et CleanTech, la région a alloué un plan de 150 millions d'euros à l'hydrogène vert jusqu'en 2030.
Comment est relié Toulouse avec le reste du monde ?
S. F. - Toulouse bénéficie d’une situation géographique intéressante. Nous attendons avec impatience le TGV à grande vitesse qui placera la ville à 3h de Paris mais nous disposons déjà de l’aéroport Toulouse-Blagnac qui se place à la quatrième position nationale, avec 82 destinations desservies, dont 72 à l’international, dont tout dernièrement Montréal, qui permet une ligne directe avec l’Amérique du Nord, et Doha pour relier l’Asie, en particulier Singapour et le Japon.
Quelles infrastructures sont disponibles pour accueillir les startups ?
S. F. - En termes d’infrastructures, 20.000 m 2 de pépinières sont disponibles sur la métropole, mais aussi de nombreux accélérateurs et incubateurs. Plus 30 structures d'accueil et d'accompagnement pour les startups sont aussi présentes. Toulouse a misé sur 4 campus par filière, qui regroupent des institutions, des formations, des laboratoires et des entreprises qui évoluent dans le même environnement. Il y a bien entendu Toulouse Aerospace, avec des bâtiments qui permettent aux espaces de bureaux, aux laboratoires et ateliers de se côtoyer. Le Grand Matabiau, au centre-ville, est lui dédié au numérique et la cybersécurité. Oncopole rassemble les grands acteurs toulousains de la santé, dont des laboratoires de recherches, des cliniques, des chercheurs, des entreprises sur le même campus. Enfin Francazal, qui occupe une ancienne base militaire avec un aérodrome encore en activité, a pour ambition de devenir le campus des mobilités innovantes et décarbonées. Il va être bientôt complété par un technocampus sur l’hydrogène.
Quel type d’accompagnement proposez-vous avec Invest in Toulouse ?
S. F. - Nous nous positionnons avant tout sur l’accélération de leur business avec un accompagnement vraiment personnalisé. Nous organisons des rendez-vous ciblés avec l’interlocuteur parfait dans des entreprises ou organismes qui peuvent devenir de potentiels partenaires, clients ou fournisseurs. Après bien évidemment, nous leur apportons notre aide dans toutes les démarches pratico-pratiques, avec les bonnes expertises dont les entreprises ont besoin : avocat, expert-comptable, banque, agent immobilier, recrutement…
Quel type d’entreprises recherchez-vous ?
S. F. - Nous recherchons avant tout des entreprises innovantes, à la pointe de la technologie dans leur secteur, qui peuvent correspondre aux secteurs phares de Toulouse.
Nous aidons des projets de la production aux pilotes en passant par la recherche, l'innovation et le développement. Chaque année, nous accompagnons une centaine d'entrepreneurs et une trentaine de sociétés s'implantent. Un peu plus de la moitié d’entre elles viennent de l’étranger, d’Europe et du monde entier.
Avez-vous une success story à nous partager ?
S. F. - Il y en a tellement… mais je parlerai de Exotrail, un opérateur de mobilité spatiale. Ils ont pour mission de permettre aux petits satellites de se déplacer dans l'espace, d'optimiser leur déploiement, d'améliorer leurs performances de service et de réduire la pollution spatiale. Ils n’étaient que deux en 2018 et comptent désormais une quarantaine de salariés. Ils nous ont confié avoir choisi Toulouse pour de nombreux critères : les compétences locales, la facilité de recrutement en plus moins onéreuses qu'à Paris, la possibilité de travailler avec les laboratoires, les acteurs clés du spatial, la qualité de vie avec les Pyrénées et la mer à côté.