Crée en 2000, 123 Investment Managers est un multispécialiste, avec une forte expertise dans les secteurs des énergies renouvelables, du tourisme et des loisirs, de la santé et de l’immobilier. C’est aussi l’un des premiers acteurs à s’être attelé au sujet de la démocratisation de l’investissement non coté pour les particuliers. En 23 ans d’existence, les pivots ont été nombreux. Pour mieux comprendre qui est 123 IM aujourd’hui, Maddyness a rencontré son président et cofondateur, Xavier Anthonioz.
Avec 874 entrepreneurs accompagnés et 85 000 investisseurs privés au compteur, 123 IM s’est imposé dans l’univers du non coté. « Avant que Bpifrance ne fasse notre métier, nous étions le premier investisseur dans les PME françaises », commente Xavier Anthonioz. En 23 ans, plus de 2,5 milliards ont été collectés et investis, générant quelques beaux succès, dont Critéo. « Nous avons fait 80 fois la mise. Mais ce n’est pas un secret, dans le capital-risque, pour un Critéo, il y a beaucoup d’échecs », admet Xavier Anthonioz.
123 IM, pionnier sur la démocratisation de l’investissement non coté
La volonté initiale de ce qui s’appelait à l’époque 123Venture est de créer une plateforme digitale pour rendre accessible le private equity aux particuliers. « C’est un sujet très à la mode aujourd’hui, on présente cette démocratisation comme une idée nouvelle, mais en réalité, comme souvent dans la mode, on recycle un concept qui existait déjà », ironise Xavier Anthonioz.
En 2000, Xavier Anthonioz et ses associés créent donc un modèle qui ressemble aux plateformes de crowdfunding d’aujourd’hui. Sur la plateforme, les clients achètent des parts des plus grands fonds de private equity de la place. Puis 123 IM, lance le premier fonds de fonds de private equity agréé par l’AMF, accessible à partir de 4000 euros. « Nous avons levé 1 million d’euros, ce qui était à la fois peu et beaucoup étant donnés l’époque et le contexte », commente Xavier Anthonioz.
En 2003, 123 IM crée un FCPI multi-gérants et rencontre un succès immédiat. À l’époque, ce produit fonctionne bien en France, en raison des avantages fiscaux qu’il offre. En 2008, la société opère un nouveau pivot et se dote de ses propres équipes de gestion pour investir en direct dans les PME.
Il y a un peu plus de deux ans, 123 IM a fait l’acquisition de Lendosphère, une plateforme de crowdlending dédiée à la transition énergétique. « C’est une acquisition symbolique. D’abord parce qu’elle matérialise notre volonté de consolider notre plateforme en introduisant du B2C. Ensuite parce que cela s’inscrit dans notre souhait d’accélérer sur la transition énergétique », explique Xavier Anthonioz.
Aujourd’hui, 123 IM, va relancer une activité de multi-gestion à côté de ses activités d’investissement en direct. « Nous voulons être un one stop shop de l’investissement en private equity avec des offres en clubdeal, en fonds, et en fonds de fonds », résume Xavier Anthonioz.
De la tech aux thématiques d’avenir
Initialement centré sur la tech, 123 IM a opéré un virage important dès 2007, en décidant de se recentrer sur ce qu’elle définit comme des thématiques d’avenir, des sujets facilement compréhensibles par les investisseurs privés. « Nous avons assez tôt travaillé sur des produits millésimés et des fonds thématiques pour embarquer les clients privés », partage Xavier Anthonioz. « Beaucoup de nos pairs se trompent, car ils n’abordent le marché du retail que par la performance. Mais ils sous-estiment parfois le besoin de comprendre un projet, la nécessité d’avoir des produits simples, un reporting de qualité, un suivi sérieux et un profil rendement-risque adapté », ajoute-t-il.
Pour Xavier Anthonioz, la transition énergétique, le logement, la santé, le tourisme et les loisirs, ne sont pas l’apanage des grands groupes français. « Il y a des groupes régionaux et des entrepreneurs qui démarrent avec une nouvelle vision des choses sur de vieux métiers », explique-t-il. 123 IM a également financé des sociétés dans le consumer ou l’entertainment. Aujourd’hui, 123 IM investit en France uniquement en ambitionnant de faire passer des entrepreneurs d’un stade de création ou PME à un stade national ou international.
Une histoire qui continue de s’écrire
La société compte aujourd’hui 1,3 milliard sous gestion dont 300 millions viennent d’investisseurs institutionnels tels que MACSF, Neuflize ou Malakoff Humanis.
Début 2023, son capital a été recomposé. « Il y avait beaucoup d’associés qui n’étaient plus opérationnels, nous avons fait du tri et fait monter une vingtaine de personnes des équipes au capital », partage Xavier Anthonioz. Aujourd’hui, deux family office détiennent 35% du capital, les 65% restant étant détenus par le management et les collaborateurs.
Une première étape pour ouvrir encore un nouveau chapitre ? « Nous voyons un vrai intérêt du marché pour notre plateforme d’opportunités des actifs alternatifs. Aujourd’hui, nous cherchons à ajouter encore de nouvelles expertises : infra, immobilier, de nouvelles thématiques. Il y a encore beaucoup de métiers à aller chercher dans le non coté ! », partage Xavier Anthonioz. 123 IM devrait bientôt annoncer l’acquisition d’une nouvelle société de gestion.