Alors que Marseille entend devenir le cinquième pôle mondial d’internet, Phocea DC finalise une levée de fonds de cinq millions d’euros pour installer un datacenter éco-responsable dans la ville. Issu de l’univers des technologies de l’information, Damien Desanti, CEO et fondateur de la startup, a saisi l’opportunité de répondre à un marché sous tension dans un secteur géographique porteur. « Marseille est un nœud d’interconnexion, au plus près des câbles sous-marins, véritables autoroutes de la donnée. Les gros acteurs de la data l’ont compris en installant des centres qui atteignent des dizaines de mégawatts au service des GAFAM notamment. »
Avec cette enveloppe obtenue auprès de Reflexion Capital réunissant un panel d’investisseurs français issus de l’IT qui ont vu l’intérêt d’un marché en pleine expansion dans une ville à fort potentiel, Phocea DC souhaite redonner de la souveraineté à la sauvegarde de la donnée. « Nos futurs clients seront des collectivités locales, des entreprises qui veulent une alternative souveraine, des service providers de l’IT mais aussi des opérateurs français et internationaux désireux de se reposer sur plusieurs sites. »
Phocea DC, une alternative durable
En plus d’être une solution 100% française, le futur data center de Phocea DC répondra aux exigences environnementales. Dans un contexte où le foncier et la ressource se raréfient, la startup entend réhabiliter un bâtiment de 1 700 mètres carrés pour réduire l’empreinte carbone de son activité. « Nous nous installons là où la puissance électrique est disponible et au plus près des câbles sous-marins. » Après avoir renforcé la structure du plancher pour supporter le poids des équipements, le site, opérationnel en fin d’année 2024, offrira d’abord 1,2 megawatts disponibles avant une éventuelle nouvelle tranche, en fonction des besoins.
Le datacenter entend par ailleurs être conforme aux futures normes européennes qui prévoient que les centres de données soient neutres en carbone en 2030. « Nous utilisons les dernières technologies sur la fabrication de froid pour être moins énergivore et nous réutilisons la chaleur fatale pour le bâtiment. » Phocea DC vise un PUE, indicateur d’efficacité énergétique, de 1,2 à terme quand la loi attendra des datas centers qu’ils aient un PUE inférieur à 1,3.
Un réseau de startups
Phocea DC planche également sur d’autres aspects pour améliorer son impact carbone. « Dans notre pool d’investisseurs, certains sont entrés au capital d’autres startups qui pourront contribuer à améliorer l’efficience du site à l’avenir et à la deuxième tranche d’équipements. Nous réfléchissons par exemple au refroidissement par immersion et à mettre en place des groupes électrogènes à base d’hydrogène. »