Retour vers le futur. Fermée en début d’année par Snap, l’application Zenly renaît sous une nouvelle forme en ce mois de décembre. Et pour cause, Amo, la société lancée par d’anciens employés de Zenly (dont le co-fondateur Antoine Martin), a mis sur orbite ce 19 décembre l’application Location. Avec un nom plutôt explicite, celle-ci vise à partager sa géolocalisation avec ses amis… comme Zenly.
Location reprend les ingrédients qui ont fait le succès de Zenly, l’application rachetée par Snap pour 300 millions de dollars en 2017 ayant réussi à capter plus de 40 millions d’utilisateurs actifs avant d’être fermée par la firme de Santa Monica en février dernier. Ainsi, il est possible de voir ses amis en temps réel sur une carte, mais pas seulement. Quand on clique sur le profil de quelqu’un, il est possible à voir à quelle distance il se trouve par rapport à notre position et de voir son niveau de batterie. «Location est l'application de localisation la plus économe en batterie jamais conçue !», assure d’ailleurs Amo.
Les utilisateurs ont également l’opportunité d’interagir avec leurs amis, notamment en envoyant des cœurs pour lui montrer une marque d’affection ou une tape pour attirer son attention. Location permet même d’obtenir un itinéraire pour aller à la rencontre d’un ami, en ouvrant une application comme Google Maps ou Uber. «Pour nous, le partage de position ne se résume pas à des épingles sur une carte. C’est un sixième sens qui vous donne l’impression que vos amis proches sont toujours à proximité, même lorsque vous êtes éloignés», définit la société lancée par Antoine Martin et ses neufs associés issus de Zenly.
Un tour de table de 18 millions de dollars pour rebondir après la fermeture de Zenly
Avec ce projet, l’entrepreneur français espère revivre la belle épopée de son ancien réseau social géolocalisé, qui avait réussi à séduire plus de 40 millions d’utilisateurs actifs. Dans le giron de Snap, la maison-mère de Snapchat, l’application tricolore avait permis de donner naissance à la Snap Map, une fonctionnalité très appréciée par les utilisateurs de l’application américaine. Et même si la fermeture de Zenly par Snap, engendrée par les très mauvais résultats économiques de l’entreprise américaine, a fait l’effet d’une bombe dans le monde des réseaux sociaux, Antoine Martin ne s’est pas laissé abattre en réunissant rapidement plusieurs des 70 salariés de Zenly, licenciés par Snap, pour relancer un projet entrepreneurial.
Pour faire décoller ce dernier, il a d’ailleurs bouclé en novembre un tour de table de 18 millions de dollars à une valorisation d’environ 100 millions de dollars. A cette occasion, Amo a dévoilé la première de sa famille d’applications sociales. Il s’agit d’ID, une application qui permet de créer un profil pour exprimer ses intérêts et ses expériences de manière visuelle (photos détourées, autocollants, dessins, textes…). Sur cette nouvelle plateforme, on a d’ailleurs rapidement aperçu des figures de l’écosystème, à l’image de Cédric O, Roxanne Varza (Station F), Anthony Bourbon (Feed), Jean de La Rochebrochard (Kima Ventures), Yann Lechelle, Jean-Charles Samuelian-Werve (Alan). Même Mark Zuckerberg, le patron de Meta, y a été brièvement aperçu, signe que le projet est surveillé par les pontes des réseaux sociaux.
3 applications lancées en seulement un mois
En décembre, Amo a enrichi sa galaxie d’applications, d’abord avec Capture, une solution pour réinventer la manière dont on prend des photos avec son smartphone, et donc Location. Avec trois applications lancées en l’espace d’à peine un mois, les anciens salariés de Zenly espèrent bien se faire une place au soleil sur un marché des réseaux sociaux particulièrement concurrentiel et outrageusement dominé par les plateformes américaines (Facebook, Instagram, YouTube, X…) et chinoises (TikTok). A noter que les applications d’Amo sont reliées entre elles, et il n’est donc nécessaire de ressaisir ses informations à chaque fois. Néanmoins, il est possible d’autoriser ou non ses amis sur chaque application.
Avec cette approche à la carte, il sera intéressant de surveiller les synergies entre les applications d’Amo dans les prochains mois. Au vu du travail abattu par la trentaine de collaborateurs de la société en seulement quelques mois dans des locaux situés près d’Opéra, à Paris, il faudra également rester à l’affût d’éventuelles nouvelles applications lancées en 2024, avec l’espoir que l’une d’entre elles, voire plusieurs, recueillent le même succès que Zenly.