Les rumeurs allaient bon train depuis octobre dernier. Le site The information affirmait alors que l’entreprise française cherchait à lever 300 millions de dollars, deux mois seulement après avoir levé 105 millions d'euros. C’est désormais chose faite. La startup française d’intelligence artificielle annonçant avoir levé 385 millions d’euros auprès de groupes américains.
Grâce à cette opération, la startup, valorisée à 240 millions d’euros en juin dernier, vaut désormais 2 milliards d’euros, selon des sources financières, ce qui en fait une (nouvelle) licorne française. « Depuis la création de Mistral AI en mai, nous suivons une ambition claire: créer un champion européen à vocation mondiale dans l'intelligence artificielle (…) », a déclaré son patron, Arthur Mensch, dans le communiqué du groupe.
Les plus grands fonds de la Silicon Valley
L’opération, menée par le fonds californien Andreessen Horowitz, compte plusieurs géants américains de la tech comme l'éditeur de logiciels Salesforce, mais aussi, selon des sources du secteur, le groupe Nvidia, spécialiste mondial des puces pour supercalculateurs. La presse américaine cite déjà Mistral AI comme un rival potentiel d’Open AI, le créateur de Chat GPT. Une prouesse puisque la startup française a seulement 8 mois d'existence.
Les fonds levés vont permettre de continuer à financer les capacités de calcul dont l'IA a besoin pour se développer en produisant ses propres modèles mais aussi de recruter des profils très expérimentés.
Cette levée devrait permettre aux trois cofondateurs de Mistral AI, Timothée Lacroix (ex-Meta), Guillaume Lample (ex-Meta, créateurs du modèle de langage LLaMA) et Arthur Mensch (ex-DeepMind, le laboratoire d'IA de Google) d’atteindre leurs ambitions de devenir champion européen du secteur, alors que l’UE vient de s’accorder sur une future régulation de l’intelligence artificielle, sans brider l’innovation européenne.