Un budget dépassant les deux milliards d'euros a été consacré à l'investissement dans l'intelligence artificielle, compris dans le plan de relance de l’économie prévu par le gouvernement et annoncé en 2021 dans le cadre du plan France 2030. Avec Qolaig, trois entrepreneurs entendent implémenter cette technologie dans les entreprises, pour automatiser les processus de tâches sans valeur ajoutée.
Alexandre Azria, Gary Rouch et Jonathan Yana nous parlaient de leur plateforme de recrutement dédiée aux personnes qui ont été licenciées, il y a un peu moins de six mois. “Mais c'était un contexte économique complexe”, explique Alexandre Azria. Pour leur nouvelle aventure entrepreneuriale, ils changent de secteur : “Nous n’avions pas envie de faire du produit, nous voulions quelque chose avec de l’impact instantané”.
Qolaig : une approche d’audit pour l’automatisation
Pour démocratiser le modèle, “il y a mille usecases”, explique Jonathan Yana, un des cofondateurs. “Mais le usecase d’un fonds d’investissement ne sera pas le même qu’une startup”. Et d'après ces entrepreneurs, c’est le point fort de leur service : l’importance de réaliser une phase de consultation en entreprise, avant de concevoir des solutions.
Un processus qui ressemble à une sorte d'audit, où l'on examine les opérations récurrentes de l'entreprise pour identifier les opportunités d'automatisation. “C’est du build and run”, souligne Jonathan Yana. “On voit avec les entreprises les tâches qu’ils font de manière récurrente et qui sont automatisables. C’est à la suite de ça, qu’on leur propose des solutions”, explique Alexandre Azria.
L’intelligence artificielle comme socle : miser sur un marché porteur
Les trois entrepreneurs se sont penchés sur l’idée de Qolaig en juin dernier. “Quand on s’est lancé dessus, c'était les prémices de chatGPT, après, ça s’est accéléré pour nous”. Ils annoncent le lancement officiel de Qolaig au mois de novembre 2023. Mais ils ont déjà fait leurs armes. “Nous avons déjà une dizaine de clients, ça s'est fait au fur et à mesure”.
C’est le cas de la startup Weem, qui met en relation des freelances et des entreprises : "l'équipe sales passait beaucoup de temps à aller sur des sources diverses, notamment LinkedIn, et à identifier des opportunités d’entreprises qui recherchent des freelances”, explique Gary Rouch. Qolaig propose une automatisation qui, tous les matins, de la même manière qu’ils le faisaient manuellement, va chercher les postes disponibles par des hashtags sur LinkedIn. "Derrière, il y a une intelligence artificielle qui va estimer la pertinence des postes par rapport à l'entreprise. Et ensuite, elle va mettre sur un dashboard toutes les opportunités qui ont été filtrées. Les équipes sont alors dédiées aux tâches les plus intéressantes, c’est-à-dire contacter les personnes qui ont mis ces opportunités en ligne."
La sécurisation des données au cœur du modèle
Avec la phase d’observation et d’analyse, Qolaig s’immisce au cœur des organisations. La question de la sécurisation des données est inévitable. “Nous, on a des infrastructures et des serveurs qui sont toujours basés en Europe, ou alors chez les clients”, explique Alexandre Azria. Ils parlent aussi des modèles d’intelligence artificielle open source, “qu’on peut télécharger et qui derrière sont directement hébergés sur notre serveur, donc la donnée ne sort jamais”.
Les trois entrepreneurs sont confiants vis-à-vis du marché, “qui est assez neuf” selon eux. “On aimerait à terme démocratiser notre modèle qui est de venir aider chaque entreprise, d’inonder les entreprises d’une bonne façon, avec des nouveaux Qolaig, qui vont permettre aux collaborateurs d'être à la fois productifs et de passer du temps sur des tâches qui sont stratégiques”, explique Alexandre Azria. Jonathan Yana confirme qu’ils visent l’hybridation : “du travail entre collègues à fortes compétences, et des Qolaig digitaux à forte productivité”.
Il semble que les trois entrepreneurs de Qolaig aient déjà sécurisé le soutien d'un business angel, Jean-David Benichou, qui est passionné par les solutions SaaS B2B. Sur LinkedIn, il a partagé sa conviction quant à la réussite du projet, soulignant que fournir des assistants alimentés par l'IA pour améliorer le bien-être au travail de tous les collaborateurs est une mission inspirante avec un impact significatif tant professionnel que personnel.
L'aventure de Qolaig a déjà commencé, mais les entrepreneurs se concentrent, pour le moment, sur l'expansion de leur portefeuille client.