Les BigBoss font du ski. C’était le nom du premier événement organisé par Hervé Bloch il y a dix ans pour faire du business et du networking loin d’un cadre institutionnel, stressant et impersonnel. Une décennie plus tard, cette dénomination n’a pas pris une ride, mais le contingent des big boss du digital s’est considérablement étoffé.
Pour l’édition célébrant les 10 ans de ce format inédit dans le monde des affaires, c’est ainsi une joyeuse «colonie de vacances professionnelles» de plus de 750 personnes (411 décideurs et 211 sociétés partenaires) qui a fait le déplacement jusqu’à Tignes en ce premier week-end de décembre. A titre de comparaison, il y en avait 150 lors du tout premier événement il y a une décennie. Une pérennité qu’Hervé Bloch impute à un modèle qui continue de faire ses preuves. «Les BigBoss, c’est une signature particulière de convivialité qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. Des gens disent que c’est facile à faire mais ils n’y arrivent pas pourtant», s’amuse le créateur de ces événements B2B.
Il est 6h, les BigBoss s’éveillent…
Pour comprendre ce qui fait le succès de ces derniers depuis 10 ans, Maddyness est monté dans le train des BigBoss pour vivre ce week-end de business et de networking de l’intérieur. Mieux vaut être matinal, car le train spécial affrété par la SNCF a quitté les quais de la Gare de Lyon, à Paris, à 6h14 le vendredi 1er décembre. N’espérez pas faire une sieste pour récupérer de votre courte nuit de sommeil, car le networking débute dès ce trajet de 4h qui doit mener la joyeuse troupe jusqu’à Albertville, en plein cœur de la Savoie. Assis dans un carré avec quelques habitués des BigBoss, le temps passe vite. C’est l’occasion de ressortir quelques anecdotes des éditions précédentes avant de se projeter pour de bon pour celle qui s’annonce au milieu des montagnes de Tignes.
Pour atteindre ces dernières, il faut naviguer en bus parmi de nombreux virages entre Albertville et la station savoyarde. Une fois arrivés à destination peu après midi, les événements se sont rapidement enchaînés. A peine le pied posé dans la neige, les participants ont pu échanger autour d’un déjeuner networking dans une ambiance festive. Mais les BigBoss, ce n’est pas que de la fête, c’est aussi et avant tout du business.
«C’est une bande de potes qui se retrouve dans un Club Med, mais il y a des règles business»
Ainsi, le répit pour les acteurs du digital aura été de courte durée, puisque dès 14h, la première session de rendez-vous one-to-one a débuté. Une fois que le gong a retenti sur le plateau sportif du Tignespace, les échanges entre décideurs et prestataires se sont ainsi enchaînés tout au long de l’après-midi, à un rythme de 5 business speed datings de 20 minutes qui ont été concoctés à l’aide de l’algorithme de matchmaking des BigBoss pour créer des rendez-vous pertinents.
Vu d’en haut, à l’étage du Tignespace, la scène ressemblait à un concours de médecine rassemblant des centaines d’étudiants. Mais dans le gymnase du Palais des congrès de Tignes, point d’étudiant à l’horizon mais des centaines de professionnels en quête de deals pour faire fructifier leurs activités à l’heure où le numérique ne cesse d’accélérer les mutations de l’ensemble des secteurs de l’économie. Toutes les 20 minutes, c’est ainsi toute une fourmilière business qui s’agitait pour aller à la rencontre de leur futur interlocuteur, qui deviendra peut-être un partenaire business à l’issue de ce week-end à la montagne.
Si les BigBoss mettent un point d’honneur à rassembler décideurs et partenaires dans un cadre idyllique propice à la détente, l’objectif prioritaire d’un tel événement est de générer des collaborations commerciales. «C’est une bande de potes qui se retrouve dans un Club Med, mais il y a des règles business», rappelle ainsi Hervé Bloch, le père des BigBoss. Ainsi, chaque acteur du marketing et du digital présent doit nouer des deals s’il veut revenir lors des éditions suivantes.
Pendant que la moitié des participants enchaînaient les rendez-vous, l’autre moitié avait la possibilité de s’inspirer en assistant à des keynotes et à des masterclass, principalement atour de l’intelligence artificielle, thème phare de manière assez logique de cette édition hivernale compte tenu de l’impact de l’IA générative sur les entreprises. Les participants, en attendant leurs prochains rendez-vous, pouvaient également rencontrer les entrepreneurs représentant les startups de l’Innovation Arena. Et qui sait, peut-être que des échanges avec certains d’entre eux déboucheront sur un deal…
Plus de 7 000 rendez-vous one-to-one sur le week-end
Après ce premier après-midi business intense, il était temps pour les big boss de se détendre. Après un passage à l’hôtel, bien mérité pour tout le monde après un réveil à 3h du matin, il était temps de passer au dîner et à la première soirée du week-end au Club Med de Tignes. Une manière de prolonger les échanges de l’après-midi dans une ambiance plus décontractée et festive. Même si nous n’étions là qu’en tant qu’observateurs, nous avons pu mesurer la force d’un événement comme Les BigBoss, puisque l’on peut passer en quelques minutes d’un échange avec un membre d’un grand groupe à un autre avec un représentant du gouvernement ou un entrepreneur, en passant par un moment suspendu avec un magicien bluffant qui aura réussi à nous faire remonter le temps (notre smartphone a d’ailleurs toujours 2 minutes de retard sur l’heure réelle).
Cependant, pas de folie pour cette première soirée, car la matinée du samedi s’annonçait particulièrement intense pour les participants. Et pour cause, c’est une nouvelle session de 15 rendez-vous one-to-one de 7 minutes qui les attendait ! Pendant plus de 2h30, c’est ainsi un véritable marathon business, mené à un rythme de sprint pour chaque échange, qui s’est déroulé au Tignespace. Une fois que le gong final a retenti, chacun a pu enfin souffler. Et un peu à la manière d’un examen à l’école, on a pu entendre les participants y aller de leur petite analyse à chaud. Des phrases comme «C’était incroyable ! Le mec a trop bien pitché !» ou «Je crois que ça ne correspondait pas trop à mes besoins..» sont ainsi parvenues à nos oreilles. Au final, plus de 7 000 rendez-vous one-to-one ont eu lieu durant cette édition hivernale des BigBoss.
Et le big boss de la décennie est…
Après l’effort, c’était l’heure du réconfort. Ce samedi après-midi, chacun a pu se relaxer comme il le souhaitait. Ski ou raquettes pour les plus sportifs (et courageux compte tenu de la tempête de neige qui secouait Tignes) ou spa, hamam, piscine et jacuzzi pour ceux qui voulaient se détendre en douceur. Les batteries rechargées, les participants étaient prêts pour la cérémonie des BigBoss Awards avec Karine Schrenzel, PDG de 3 Suisses, en présidente du jury. Celle-ci a mis à l’honneur les deals et les personnalités qui ont marqué les BigBoss au cours de la décennie écoulée. On retiendra notamment que le big boss de la décennie n’est autre qu’Olivier Guilhot Gaudeffroy, directeur digital et CRM chez KPMG France, qui a signé 24 collaborations distinctes avec 17 partenaires rencontrés lors des événements Les BigBoss, essentiellement quand il évoluait chez Pizza Hut et Sodexo. L’ensemble de ces collaborations a généré 4 millions d’euros de chiffre d’affaires. Un exemple qui doit faire rêver ceux qui participaient à l’événement pour la première fois.
Après le temps des célébrations, ce fut le temps de la fête avec une deuxième et dernière soirée pour se déhancher jusqu’au bout de la nuit. Encore une fois, ce fut l’occasion de multiplier les échanges informels. Qui imaginait échanger avec Brahim Asloum, légende de la boxe française, à 3h du matin ? Pas nous. Et pourtant… Les plus téméraires auront tenu jusqu’à 5h30 du matin (et on en faisait partie évidemment). L’esprit un peu dans le brouillard il faut bien l’avouer, la fin de week-end savoyard approchait à grands pas. Une dernière session de ski, une grasse matinée, un brunch ou une ultime masterclass : chacun avait carte blanche pour ce dimanche matin avant de quitter Tignes sous un beau soleil, des souvenirs plein la tête et de nombreux deals en poche. Bref, c’est la fin d’une parenthèse avant la prochaine qui aura lieu l’été prochain.