Le 11 mars 2011, le Japon était frappé par un puissant séisme qui a engendré un tsunami particulièrement dévastateur pour l’archipel nippon. Et pour cause, les violentes secousses qui ont fait tremblé le Japon sont à l’origine de l’une des pires catastrophes nucléaires de l’histoire. En effet, la centrale de Fukushima avait été gravement endommagée par le tsunami, avec notamment les cœurs de trois de ses six réacteurs qui étaient entrés en fusion.
Depuis, le démantèlement de la centrale a débuté mais il prendra une trentaine, voire une quarantaine d’années selon les autorités nipponnes. Dans ce contexte, l’apport de nouvelles technologies pour optimiser ce processus est évidemment bienvenu. Face à l’un des chantiers les plus complexes depuis Tchernobyl, Veolia Nuclear Solutions (VNS), acteur britannique impliqué sur le site de Fukushima depuis octobre 2014, a décidé de faire appel aux services de la startup française Siteflow.
Siteflow choisi par Veolia pour tester son bras robotique
En effet, la branche du groupe Veolia, en charge de la décontamination et du démantèlement des installations nucléaires, veut s’appuyer sur la solution SaaS de gestion des opérateurs sur des sites complexes dans des industries sensibles, comme le nucléaire, pour faciliter les tests de son bras robotique nouvelle génération utilisé qui a vocation à être utilisé dans le cadre du démantèlement de la centrale de Fukushima dès 2024. Ce dernier viendra épauler un premier bras articulé téléopéré, actuellement dans sa phase de tests finaux, pour déployer des capteurs de radiation dans des endroits inaccessibles aux humains.
Concrètement, le logiciel cloud de Siteflow permettra d’automatiser les listes de contrôle ainsi que les formulaires et autres documents réglementaires, de manière à améliorer l'efficacité et la sécurité des interventions terrain tout en favorisant une collaboration en temps réel entre les équipes du bureau et du site. «Cette solution guidera nos équipes d'ingénierie et nos opérateurs dans le développement et le fonctionnement efficaces d'équipements hautement complexes sur des sites tels que Fukushima et d'autres endroits dangereux», se réjouit Simon Delavalle, directeur technique adjoint de Veolia Nuclear Solutions. L’enjeu pour la filiale de Veolia est de réussir à mettre en œuvre des systèmes manipulateurs robotiques à longue portée pour inspecter, réparer les fuites et récupérer les débris de combustible du réacteur n°2, l’un des plus endommagés lors du tsunami.
Pour Siteflow, prendre part à ce chantier délicat, scruté aux quatre coins du globe, constitue une aubaine pour faire grandir sa notoriété à l’échelle mondiale. Il s’agit ainsi du premier contrat noué par la jeune pousse tricolore avec un partenaire britannique depuis l’ouverture de leur bureau à Londres en novembre 2022, quelques mois après un tour de table de 10 millions d’euros. «Nous sommes très fiers que Siteflow soit utilisé sur un chantier qui constitue l'un des plus grands défis de l'histoire de l'industrie nucléaire», se félicite Louis Hauvette, co-fondateur et PDG de Siteflow. Lancée en 2017, la startup tricolore revendique actuellement 27 clients et près de 6 000 utilisateurs de sa solution.