L’engouement des Français pour l’entrepreneuriat ne se dément pas. En effet, qu'ils soient chefs d'entreprise, porteurs de projets ou anciens patrons, près d'un tiers des Français (32 %) s'inscrivent en 2023 dans une «dynamique entrepreneuriale», un pourcentage en hausse de deux points par rapport à 2021, selon une étude de l'Ifop pour Bpifrance publiée jeudi. «Un tiers des Français sont engagés en 2023 dans une dynamique entrepreneuriale, malgré une dégradation de la conjoncture économique ces dernières années», se félicite Bpifrance dans un communiqué accompagnant l'étude.
Parmi ces 32 % de sondés ayant une «appétence entrepreneuriale», la banque publique regroupe quatre profils : les chefs d'entreprise, les ex-chefs d'entreprise, les personnes qui ont entamé des démarches pour créer une entreprise (porteurs de projets) et les «intentionnistes», qui envisagent de créer un jour leur propre société. La progression constatée entre 2021 et 2023 s'explique essentiellement par l'augmentation du pourcentage de personnes qui se déclarent chefs et ex-chefs d'entreprise dans la population française (+4 points sur deux ans). Le nombre de porteurs de projets croît également, mais plus modestement (+2 points).
Chez les moins de 30 ans, près de six personnes sur dix (58 %) s'inscrivent dans une dynamique entrepreneuriale, un pourcentage en hausse de sept points en deux ans. Pour la spécialiste des créations d'entreprise chez Bpifrance, Laurence Tassone, «les jeunes sont les principaux acteurs de la dynamique entrepreneuriale». A l'inverse, les femmes ne sont que 26 % à se déclarer (ex-)cheffe d'entreprise, porteuse de projet ou intentionniste, contre 37 % chez les hommes.
La France «rattrape progressivement son retard»
Au jeu des comparaisons internationales, «les pays anglo-saxons (Grande-Bretagne, États-Unis) et d'Europe du Nord restent incontestablement plus entrepreneuriaux, mais la France rattrape progressivement son retard», a commenté devant la presse le directeur général de Bpifrance, Nicolas Dufourcq. Directeur des études chez Bpifrance, Philippe Mutricy a lui assuré que «si on rapporte le nombre de création d'entreprises au stock d'entreprises (déjà existantes, ndlr), la France est première ou deuxième dans l'Union européenne». «Mais comme notre stock d'entreprises est un peu plus petit que dans les autres pays, ça explique ce taux extrêmement favorable», a-t-il immédiatement nuancé.
Selon l'Insee, pour la deuxième année consécutive, plus d'un million d'entreprises ont été créées en France en 2022. L'Institut national de la statistique et des études économiques dénombrait au total 4,2 millions d'entreprises dans l'Hexagone fin 2020. L'enquête de Bpifrance a été menée par questionnaire auto-administré en ligne du 15 au 30 juin 2023, auprès d'un échantillon représentatif de 5 011 personnes.