Comment vont les éditeurs de logiciels français ? « Dans un contexte international incertain, les éditeurs français de logiciels se sont montrés une nouvelle fois résilients et leur croissance déjoue tous les pronostics », répond Stanislas de Rémur, président du collège éditeurs et plateformes de Numeum. Le syndicat professionnel des entreprises du numérique françaises dévoile ce mardi son Panorama Top 250 établi en partenariat avec EY. Cette étude est réalisée sur la base d’une enquête par questionnaire conduite auprès des éditeurs de logiciels français. Le classement général est effectué, sur la base du chiffre d’affaires correspondant à l’activité d’édition de logiciels de 275 éditeurs. En tête du palmarès, on retrouve Dassault Systèmes, Criteo et Ubisoft.
Pour 2022, malgré le ralentissement de la croissance économique, Numeum enregistre un chiffre d'affaires de 21 milliards d’euros pour le secteur, soit une croissance de 10,5% par rapport à 2021. Le rythme de croissance reste soutenu et relativement régulier : en 2021 et 2020, les chiffres d’affaires enregistrés étaient respectivement de 19 et 17,3 milliards d’euros. Comme l'année précédente, la croissance du chiffre d’affaires observée en 2022 se reflète sur la majorité du panel, dont 91 % présentent une meilleure performance qu'en 2021. Néanmoins, l’enquête montre que ce sont les poids lourds du secteur qui tirent cette croissance.
Une croissance tirée par les poids lourds, les SaaS et l’étranger
Dassault Systèmes, en première position, enregistre, à lui seul, une croissance du chiffre d’affaires de 0,7 milliard d’euros. Les éditeurs réalisant plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires enregistrent une hausse de leur activité de 9 % en 2022 et contribuent à hauteur de 78 % du chiffre d’affaires du panel alors qu’ils ne représentent que 11 % des éditeurs.
Le chiffre d’affaires provenant des SaaS continue de croître en absolu comme en relatif, puisqu’il représente désormais 56% contre 45% en 2021.
Le chiffre d’affaires réalisé à l’étranger s’élève à 58 %. Ce chiffre est relativement stable sur la durée. Les trois premiers éditeurs du classement (Dassault Systèmes, Criteo et Ubisoft) contribuent fortement à l’internationalisation du secteur avec plus de 8 milliards d'euros de chiffre d’affaires réalisé à l’international. À l’inverse, les entreprises qui font moins de 50 millions de chiffre d’affaires ont tendance à se concentrer sur le marché français avec moins de 30 % du chiffre d’affaires réalisé à l'étranger.
L’autofinancement, un atout dans un contexte incertain
Comme l’an dernier, près de 80% des éditeurs interrogés déclarent avoir réalisé un bénéfice d’exploitation. « Cela démontre la capacité du secteur à créer un modèle économique pérenne et à forte valeur ajoutée », peut-on lire dans le rapport. Cela permet à 91 % des éditeurs de logiciels français de s’autofinancer (+2 points par rapport à l’année dernière). Le second levier des éditeurs de logiciels français est l’endettement puisque 71 % déclarent y avoir recours pour financer leur développement.
Si le recours au capital-investissement reste un levier de financement, on observe un fort ralentissement. En 2022, le montant total des opérations de capital investissement supérieures à 20 millions d’euros s'élevait à 4,1 milliards d’euros. Jusqu’à présent, en 2023, le montant total des levées de fonds s’élève à 0,5 milliard d’euros, soit un fort ralentissement des montants levés. Parmi les plus importantes levées en 2022, on peut citer Ecovadis, Contentsquare et Ankorstore.