Nouvel arrivant dans la galaxie du capital-investissement, m-ai club, est un réseau de business angels dédié à l’intelligence artificielle. Créé par Guillaume Linet, Nicolas Marchais, deux anciens de Spendesk, et William Pambrun, ce syndicat de business angels entend fédérer les acteurs de l’écosystème tech européen pour s’imposer face aux Chinois et aux Américains sur le sujet de l’intelligence artificielle. Maddyness a rencontré Nicolas Marchais.
M-ai club investit du pré-seed à la série A, dans des logiciels SaaS B2B centrés sur l’IA, en se concentrant sur la couche logicielle applicative. Sur les trois prochaines années, la structure ambitionne de soutenir une trentaine de startups avec des tickets allant jusqu’à 150.000 euros. Le portefeuille compte déjà six investissements parmi lesquels WorkwithData, GetCargo ou Animaj.
S’imposer sur l’IA face aux Américains et aux Chinois
« Les fournisseurs de puces sont américains ou asiatiques. Les modèles fondamentaux d’IA les plus utilisés sont américains. Pourtant, il reste encore une extraordinaire opportunité pour les entreprises européennes de tirer leur épingle du jeu de l’IA. Nous avons l’ambition, les talents et le capital nécessaires pour faire émerger des champions », introduit Nicolas Marchais. « Qu’il s’agisse de ChatGPT ou d’autres modèles d’IA, les chercheurs français sont déjà aux manettes. Mais pour le moment, ils travaillent pour les Américains, il est temps de changer les choses ! », s’exclame-t-il.
Pour lui, le capital était disponible, mais il manquait un cadre pour concrétiser des initiatives. L’ancien associé de Spendesk qui avait déjà commencé depuis quelques années à investir à titre personnel, a donc décidé de passer la vitesse supérieure, en créant, avec ses deux cofondateurs, m-ai club.
M-ai club, un syndicat d’experts
M-ai club regroupe différents experts de l'intelligence artificielle : des fondateurs expérimentés de startups, des avocats spécialisés, des investisseurs professionnels, des opérateurs ayant vécu l’internationalisation, la croissance et la rentabilité, et des consultants en produit et développement commercial. « Nous voulions fédérer une population d’experts utile aux entrepreneurs de l’IA », commente Nicolas Marchais.
M-ai club souhaite aussi concentrer ses efforts sur l’intégration d’acheteurs de technologies qui peuvent soutenir les jeunes pousses en utilisant les premières versions des produits dans leurs propres entreprises. « C’est un chaînon crucial qui manque terriblement en Europe. Aux États-Unis, il est normal pour une grande entreprise d’utiliser de jeunes technologies, donc limitées et bien sûr améliorables. En Europe, il est beaucoup plus difficile de servir de grandes PME et ETI, tôt dans la vie de la startup », détaille Nicolas Marchais.
Les profils des business angels étant multiples, le ticket d’entrée pourra varier en fonction du profil de l’associé. « Les experts les plus pointus de l’IA sont souvent des salariés qui n’ont pas nécessairement beaucoup de patrimoine. Ils peuvent démarrer avec des tickets de 1.000 euros. Le ticket est faible, mais ils apportent autre chose : une expertise précieuse », insiste Nicolas Marchais.
M-ai club s’appuie sur Roundtable, l’AngelList européen, une plateforme qui permet de créer des communautés de business angels et de gérer de bout en bout le processus d’investissement. Chaque membre du club peut proposer des dossiers, un comité d’investissement les évalue grâce à l’expertise des membres du club et décide d’investir.
Pour le moment, un groupe de cinquante experts a été réuni, mais le club n’est pas fermé à d’autres arrivants. En parallèle, les fondateurs ont également créé millefeuille.ai, leur propre média dédié au sujet ou interviennent les mêmes experts.