La startup française spécialisée dans la production d’hydrogène décarboné, Spark Cleantech, annonce avoir levé 4 millions d’euros en juillet 2023. D’un côté, 1,4 million d’euros apportés par Asterion Ventures et de l’autre 2,6 millions d’euros en subventions et prêts, notamment de Bpifrance grâce au concours i-Lab. Créée en 2022, Spark Cleantech a préalablement développé sa technologie dans un programme de maturation au sein des laboratoires de CentraleSupélec et du CNRS.
« Cette période nous a permis de lancer les premiers développements en vue du premier démonstrateur que nous concrétisons et finalisons aujourd’hui avec la levée », commente Erwan Pannier, CTO et co-fondateur de Spark Cleantech, qui est toujours hébergé à l’accélérateur 21st de CentraleSupélec. L’objectif de la startup est de déployer à grande échelle des modules décentralisés de production d’hydrogène et de carbone solide, avec une première unité commerciale visée en 2025.
Spark, une réponse aux enjeux de décarbonation de l’industrie
L’ambition de Spark Cleantech est d’offrir aux industriels une solution alternative et décarbonée à la combustion d’énergies fossiles. L’hydrogène répond à cet enjeu puisqu’il n’émet aucun gaz à effet de serre lors de son usage. Mais à ce jour, il reste majoritairement produit par le procédé de reformage vapeur qui génère d’importantes émissions de CO2, ou par électrolyse de l’eau, qui implique une forte consommation électrique. « La solution développée par Spark constitue une troisième voie doublement vertueuse : elle consomme jusqu’à cinq fois moins d’électricité que l’électrolyse et n’émet pas de CO2, car l’ensemble du carbone est séquestré sous forme solide », partage Erwan Pannier.
Ce procédé est appelé plasmalyse nano-pulsée. Il permet de valoriser 100% de l’intrant : l’hydrogène comme énergie et le carbone comme matériau, ce qui optimise fortement l’intérêt économique d’ensemble. « L'hydrogène est un vecteur essentiel du mix énergétique de demain. Mais pour tenir toutes ses promesses et se poser comme une alternative crédible aux énergies fossiles, sa production doit être décarbonée et moins coûteuse qu'aujourd'hui. C'est précisément ce que permet la solution développée par Spark », explique Charles-Henry Choël, partner chez Asterion Ventures et membre du board de Spark.
Concrètement, Spark vendra donc à ses clients, sites industriels ou acteurs de la mobilité lourde, de l’hydrogène décarboné et du carbone. « Nous mettons en place un modèle de propriétaire exploitant. Nous faisons construire les installations et ensuite, nous les exploitons, pour vendre en bout de chaine nos deux produits », explique Erwan Pannier. La startup prévoit dans un premier temps de se déployer essentiellement en Europe de l’Ouest et vise une centaine d’unités commerciales d’ici 2030. « Cela pourrait créer, dès 2030, des ventes à hauteur de 250 millions d’euros par an », conclut Erwan Pannier.