Aider les entrepreneurs à mettre en place des actions ESG, réunissant des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, telle est la volonté du fonds d’investissement Revaia. « 80 % des métiers de demain n’existent pas aujourd’hui et on estime qu’en 2030, la tech créera environ 11 millions d’emplois. Il faut donc que cette industrie soit la plus exemplaire possible », estime Bettina Denis, directrice ESG chez Revaia. Pour mettre à disposition des startups un outil d’aide à la décision, quel que soit leur stade de développement, le fonds d’investissement a lancé une étude auprès de 200 entreprises. « L’idée est aussi de leur permettre de se positionner, en se comparant à leurs paires », poursuit Bettina Denis.
« Nous savons que pour réussir une politique ESG, il y a plusieurs enjeux. D’abord le timing. Ce n’est pas utile de faire un bilan carbone avec 5 collaborateurs, si l’on est 50 un an après. La première des choses, c’est donc un travail d’accompagnement », estime la directrice ESG. Pour fiabiliser son étude, dans un contexte où les benchmarks ESG se multiplient, Revaia a donc pris le partie de fournir aux startups des éléments de comparaison en fonction de leurs niveaux de maturité (du seed à la série D et au-delà), et de diffuser son questionnaire dans toute l’Europe.
La mesure de l’empreinte carbone plébiscitée
Résultat : la mesure de l’empreinte carbone est l'initiative la plus plébiscitée par les startups. « Les entreprises semblent toutefois négliger les émissions indirectes de leurs clients et de leurs fournisseurs, qui représentent près de 70% de l'empreinte carbone d'une entreprise », souligne Bettina Denis. En matière de diversité, l’étude montre également que les startups doivent intensifier leurs efforts, car la part de femmes dans les équipes tech stagne à 21%.
« À mesure qu'une entreprise mûrit, la taille de son conseil d'administration augmente au détriment de la proportion de femmes, qui passe de 37% à 27% entre la phase d’amorçage et la phase de growth (Série D+) », souligne l’étude. « Il y a toutefois une plus grande représentation des femmes dans les sociétés qui ont nommé un ambassadeur ESG», indique Bettina Denis. Selon le benchmark, il s’agit également d’un pilier pour la définition d’une stratégie ambitieuse. Les données recueillies montrent qu’une entreprise avec un responsable ESG initiera en moyenne 2,5 fois plus de projets.
Les jeunes sociétés vont davantage afficher leurs engagements
Autre enseignement : les jeunes sociétés semblent être plus alertes sur les enjeux environnementaux. « Elles vont chercher à afficher leurs engagements notamment en prenant la certification B Corp », poursuit la responsable ESG. 23% des entreprises en Série B sont par exemple certifiées contre 18% en Série D+.
Enfin, si mettre en place des projets trop tôt n’est pas toujours opportun, attendre trop longtemps peut ne pas être pertinent non plus. Car les entreprises plus matures perdent en agilité et certaines initiatives prennent plus de temps à être mises en œuvre quand la structure de l'entreprise devient plus complexe. D’autant que l’adoption de nouvelles pratiques peut entraîner des changements structurels dans les organisations. « Le changement d’un datacenter par exemple, peut entraîner une rupture d’activité, précise Bettina Denis. Prendre le sujet assez tôt est donc très important. »