Dans le sillage du Chips Act pour doper la production de semi-conducteurs en Europe, des gigafactories devraient sortir de terre dans les prochaines années. En effet, les Européens vont construire plus de 40 méga-usines d’ici 2030, ce qui devrait générer 20 % de rebuts de batteries. En parallèle, 12 mégatonnes de batteries électriques seront en fin de vie à l’horizon 2030 dans le monde.
Parmi les gigafactories qui vont voir le jour sur le Vieux Continent, il y a notamment l’implantation prévue à Dunkerque de la méga-usine de Verkor, dans laquelle la startup française va utiliser la technologie de la société Mecaware. Cette dernière, qui a mis au point un procédé d’extraction métallique, veut en effet profiter de la multiplication des gigafactories en Europe d’ici la fin de la décennie, pour accélérer son développement.
Dans ce sens, Mecaware annonce un tour de table de 40 millions d’euros mené par Crédit Mutuel Innovation. Le fonds SPI2 de Bpifrance ainsi que des investisseurs historiques, comme EIT InnoEnergy, UI Investissement, Kreaxi, BNP Paribas Développement ou encore Crédit Agricole Création, ont également participé à l’opération. Celle-ci vient s’ajouter aux subventions décrochées par l’entreprise dans le cadre du plan France 2030.
Vers l’industrialisation
Lancée en décembre 2020 par Arnaud Villers d’Arbouet et Julien Leclaire, Mecaware est une startup qui s’est positionnée sur le recyclage des batteries en fin de vie et des rebuts de production des usines de fabrication de batteries. Dans ce cadre, sa solution repose sur les capacités extractives du gaz carbonique. Avec cette approche, l’objectif est de récupérer de manière écologique les métaux critiques et les terres rares (lithium, cobalt, nickel, manganèse, lanthanides...) pour en permettre ensuite une réutilisation industrielle. Aux yeux d’Arnaud Villers d’Arbouet, co-fondateur et CEO de Mecaware, cette technologie «permet la sécurisation des approvisionnements en matières premières et l’autonomie stratégique de nos territoires au service de la transition énergétique en cohérence avec les règlements européens».
En levant 40 millions d’euros, Mecaware entend lancer la phase d’industrialisation de son procédé chimique innovant pour produire 50 tonnes de métal recyclé par an (lithium, nickel, cobalt, manganèse…). La société prévoit d’ouvrir sa première usine fin 2026 avec une capacité de production de 8 000 tonnes de métaux par an. «Nous n’avons jamais eu une transformation industrielle telle qu’elle est en train de démarrer. C’est une refonte industrielle, avec une réorganisation des gouvernances. Dans ce changement d’ère, il y a un alignement des visions entre le politique, l’industriel et la société en Europe», assure Arnaud Villers d’Arbouet.