On recense de plus en plus d’attaques cyber mais malheureusement on reste focalisé sur l’étape finale de l’attaque, qui est souvent la demande de rançon. Pourtant, quand l’attaquant fait cette demande, cela fait déjà 9 mois, en moyenne, qu’il a intégré le système d’information de la structure. Nous, notre métier, c’est de détecter l’attaquant le plus tôt possible pour qu’il n’ait pas le temps d’analyser les systèmes d’informations », explique Fanch Francis, cofondateur de Nano Corp. D’autant que selon plusieurs experts, « 60 % des entreprises victimes de cyberattaque déposent le bilan dans les 6 mois. ». Avec quatre associés, dont trois autre issus du ministère de la Défense, et un de la datascience, Fanch Francis a donc créé la startup Nano Corp en 2019, pour « protéger les hommes, les machines, et les réseaux qui les relient. » .
Sa solution : un système de détection capable de se déployer sur n’importe quel réseau, de manière à « garantir une vue de bout en bout, sur du edge comme sur du cloud, pour détecter les événements anormaux précurseurs d’attaques cyber », précise le dirigeant, qui a obtenu la labellisation Deeptech par la BPI. « Nous avons constaté un décalage entre les capacités d’intrusion que permettent l’interconnexion croissante des réseaux ainsi que l’augmentation des débits, et l’offre sur le marché qui reste concentrée sur les réseaux à l’ancienne. ». La société, qui a déjà levé 1,6 million d’euros en pre-seed en 2021, pour transformer sa technologie en produit, et reçu 1,5 million d’euros de subventions de la BPI, vient de réaliser un second tour de table en seed de 4,2 millions d'euros. Mené par G+D Ventures, avec Elaia Partners, son investisseur historique, ce tour rassemble également Cyber K1 et Inovia Capital Precede Fund I.
« S’imposer face à l’offre américaine qui domine le marché européen »
« L’objectif est d’accélérer notre commercialisation, démarrée en septembre 2022 », indique le dirigeant, qui a notamment affiné son produit grâce à un premier client, fournisseur d’accès à internet américain, et vise les marchés français et allemand. « Nous avons une ambition européenne. Plus de la moitié du budget sera consacré aux dépenses commerciales et marketing », poursuit Fanch Francis. À terme, Nano Corp ambitionne de devenir « l’acteur de référence de la sécurité des infrastructures numériques par les réseaux », dans le secteur bancaire, financier ainsi que dans le domaine industriel en accompagnant sa transformation numérique.
« Notre objectif est de s’imposer face à l’offre américaine qui domine le marché européen actuellement. Puis de partir sur le grand export, avec une série A, en ciblant les Etats-Unis et le sud-est asiatique, qui sont les marchés les plus dynamiques dans ce domaine », poursuit le dirigeant. Nano Corp emploie actuellement 18 salariés et devrait en compter 21 d’ici la fin de l’année avant de doubler ses effectifs dans un an.