Les "startups françaises innovantes ont le vent en poupe", c’est vrai, et particulièrement celles qui reposent sur des résultats issus de la recherche fondamentale publique. Il y a quelques années déjà que les établissements de recherche, organismes et universités, ont compris que les chercheuses et les chercheurs étaient à l’origine des grandes innovations que nous connaissons et connaîtrons demain, et qu’il fallait tout mettre en œuvre pour les accompagner dans leur cheminement vers le marché.
Voici un exemple : parmi les 125 startups lauréates du nouveau programme French Tech 2030, 39 startups sont issues d'un laboratoire dont le CNRS assure une tutelle. Et si vous prenez n'importe quel classement des startups prometteuses en France, voire en Europe, vous aurez un même ratio.
Le rôle du CNRS est de favoriser, impulser, accompagner, faciliter l’émergence d’innovations. Nous le faisons grâce à notre maillage fin du territoire et en se dotant sur le plan national d’outils de sensibilisation, détection et valorisation en articulation avec les acteurs des territoires, et nos partenaires des universités.
2.000 entreprises ont été créées dans cette dynamique. Et celles-ci reposent sur des technologies développées dans nos laboratoires. Des entreprises robustes, avec plus de 70 % d’entre elles encore en activité dans de nombreux domaines majeures comme la santé, le quantique, la décarbonation de l'industrie, l'énergie...
Accompagner l’émergence des innovations de rupture
Mais comment faire encore mieux ? Je suis convaincu qu’avec un millier de laboratoires sous tutelle du CNRS en France, investissant tous les champs de la recherche, nous pouvons être à l’initiative d’un nombre croissant d’innovations impactant positivement la société. Pour cela, il n’y a pas de recette miracle mais quelques ingrédients indispensables.
Tout d’abord, proposer un accompagnement personnalisé, " multiforme ". Accompagner c’est savoir s’adapter à un projet dans toute sa singularité mais aussi et surtout, s’adapter aux chercheuses et aux chercheurs, à l’origine de ces ruptures. Le CNRS a mené une politique d’innovation volontaire dans ce sens et a créé sur les dix dernières années des programmes dédiés, qui répondent aux besoins des chercheurs-entrepreneurs en devenir, sur tout le continuum recherche-innovation.
Depuis l’émergence du projet en laboratoire, l’accompagnement de sa montée en maturité, jusqu’à la création de startup, en passant par le travail de terrain des SATT et aux partenariats stratégiques noués récemment avec des start-up studio. Nous avons même complété notre offre en proposant des services aux entreprises reposant sur une technologie développée dans un laboratoire pour les soutenir dans leur développement. Il est primordial de maintenir dans les deux sens ce lien étroit entre recherche et entreprise.
C’est aussi tout un écosystème qu’il faut réussir à mettre en mouvement, car autour des scientifiques et de leurs résultats, il faut aussi réunir des moyens humains et financiers. La majorité des acteurs concernés l’a déjà bien compris et est en ordre de marche ! Les initiatives d’accompagnement et de financement fourmillent, les acteurs publics et privés impliqués veulent avancer ensemble et des modèles inspirants de chercheurs-entrepreneurs dont les innovations impactent positivement la société sont fréquemment mis en lumière ! On constate une forte dynamique portée par un collectif en faveur de ce rapprochement entre recherche et innovation.
Le CNRS au sein des Pôles universitaires de recherche
Certains pointeront un trop plein de dispositifs et d’acteurs, le " fameux " millefeuille, dans lequel il serait difficile de se retrouver, je préfère parler de foisonnement nécessaire. En cela, la mise en place des Pôles universitaires d’innovation constitue un signal fort : une preuve supplémentaire de la volonté de mieux se coordonner entre acteurs de la valorisation pour mieux accompagner les découvertes scientifiques vers le monde socio-économique, mais aussi une réponse opérationnelle unique à cette apparente complexité. Et le CNRS prend toute sa part aux actions pour assurer une meilleure coordination et complémentarité entre chacun, en étant membre fondateur de ces pôles.
La recherche fondamentale est au cœur des grands enjeux pour notre société : les transitions écologiques, énergétiques, numériques, les défis en matière de santé… ou plus largement les enjeux de souveraineté nationale. L’Etat fait reposer en partie le plan France 2030 sur les forces actives de la recherche : des chercheurs et chercheuses passionnés et animés qu’il faut accompagner activement dans leur démarche vers l’innovation.