Ce sont ainsi 12 startups qui étaient présentes sur le stand du pays pour porter ce message en Europe, avec un focus particulier sur l’agriculture, l’environnement, le tourisme et la santé.
" Nous venons en conquérants, assure Amadou Coulibaly, ministre de la Communication et de l'Économie numérique de la Côte d’Ivoire. Nous venons dans le but de montrer que notre pays a sa place dans cet écosystème mondial. ".
Dans cette délégation, il était également accompagné d’un autre ministre, Mamadou Touré, ministre de la Promotion de la Jeunesse, de l'Insertion professionnelle et du Service civique. Sa présence était loin d’être un hasard puisque 2023 a été décrétée “année de la jeunesse” par le Président de la République de Côte d’Ivoire.
Il faut dire que le pays est extrêmement jeune avec 75 % de la population de moins de 35 ans. Un fait démographique que le gouvernement transforme en une force, présentant cette jeunesse comme une opportunité pour l’économie numérique qui va bénéficier de son dynamisme, tout en leur fournissant un grand vivier de consommateurs pour des produits innovants.
Autant d’énergie de la jeunesse que d’énergie électrique
Au programme du ministre de l'Économie numérique de la Côte d’Ivoire lors de son passage en France, une visite de STATION F et de l’Ecole 42. Il ne dissimule d’ailleurs pas l'objectif de ses visites : " Nous voulons ouvrir un campus de startups en Côte d’Ivoire et il est important de venir nous inspirer de ce modèle. Nous voulons aussi reproduire l’École 42 en Côte d’Ivoire, pour pouvoir assurer le développement des compétences numériques. Il ne faut pas chercher à réinventer la roue, il faut regarder ce qui marche bien au niveau mondial et nous venons donc nous inspirer des meilleures pratiques. ".
Amadou Coulibaly est aussi admiratif du tour de force réalisé par Viva Technology, qui s’impose désormais comme le plus grand salon dédié aux nouvelles technologies en Europe et dans le monde (les organisateurs ont récemment communiqué avoir dépassé les chiffres de fréquentation du CES). " La Côte d’Ivoire peut s’en inspirer, confie-t-il à Maddyness. Nous organisons le Salon Africain des Startups de l’Économie numérique (Sasen) qui en est à sa deuxième édition. L’une des ambitions serait de faire en sorte que le Sasen devient le Viva Technology du continent africain, depuis la Côte d’Ivoire. ".
En effet, le pays a la certitude d’avoir tout ce qu’il faut pour tirer son épingle du jeu sur le domaine. " L’énergie électrique est à la révolution numérique, ce que le charbon a été à la révolution industrielle, explique le ministre. Nous avons un taux de pénétration de l’électricité qui est de 80 %. À l’échelle de l’Afrique de l’Ouest, c’est 52 %. Ailleurs, vous êtes obligés de prévoir dans votre business plan d’inclure le coût d’un générateur avec tout le combustible qui va avec. Ce n’est pas le cas en Côte d’Ivoire. Nous avons ainsi l’énergie électrique la moins chère de l’Afrique de l’Ouest. ". Il reste pourtant de nombreux défis pour le pays dont la couverture d’internet mobile est de 64 %. " Si nous arrivons à avoir un taux de couverture de 80 %, nous aurons ajouté deux points de croissance au pays ", annonce-t-il.
Une nouvelle étape
Les signaux positifs se multiplient pourtant pour cette économie numérique qui semble avoir récemment atteint une nouvelle étape de sa maturité. " Nous sommes très fiers, lance le ministre de la Communication et de l'Économie numérique de la Côte d’Ivoire avec un grand sourire. Je pousserai un barrissement d’éléphant en disant que c’est une jeune startup ivoirienne qui a pu racheter une startup française. ". En effet, la startup Jool International, spécialisée dans les drones et dans la gestion intelligente des plantations, avait annoncé courant 2021 le rachat du français Drone Hive. Un événement qui, s’il peut sembler anecdotique, résume pourtant bien les ambitions internationales du pays.