Envie de participer à la création d’un monde plus propre tout en travaillant dans un secteur dynamique ? Voici une liste, absolument non exhaustive, des métiers qui vont contribuer à réduire l’empreinte carbone des entreprises et des citoyens.
L’énergie, le cœur d’un monde décarboné
Opérateur d’infrastructures énergétiques, un métier polyvalent
Avec leurs traditionnels bleus de travail, nous avons l’habitude de voir intervenir les spécialistes de nos grands énergéticiens. Néanmoins, demain, il ne s’agira plus seulement de travailler en hauteur, sur des lignes à haute tension : la production d’énergies propres va demander des compétences spécifiques. On pense bien sûr à la maintenance et à l’entretien des éoliennes terrestres, mais aussi des éoliennes en mer, de plus en plus nombreuses. Ceux qui aiment les métiers terrain pourront également se tourner vers l’énergie houlomotrice, c’est-à-dire générée par la houle, ou encore hydrolienne, issue des courants marins. Le champ des possibles, et donc des besoins, ne cesse de s’élargir.
Ingénieur en recyclage, option infrastructures énergétiques
S’il y a bien un secteur qui va devoir avancer très rapidement sur la question du recyclage, c’est celui des infrastructures énergétiques. Celles-ci sont en effet gourmandes en ressources et en matériaux lors de leur conception. Le secteur de l’énergie ne pourra donc devenir propre sans intégrer le recyclage des infrastructures. Certaines solutions existent déjà, mais le secteur est appelé à beaucoup évoluer, car des solutions restent encore à concevoir, puis à déployer. A noter que cet enjeu de recyclage concerne également les batteries électriques de toutes tailles. En témoignent les débats actuels sur la transformation du parc automobile vers l’électrique.
Energy manager : l’optimisateur en chef
Il s’agit d’un poste très opérationnel, qui peut concerner une entreprise, mais aussi un site de production, une unité de logements... L’Energy Manager est chargé de réduire les dépenses énergétiques et d’optimiser les flux énergétiques. Il faut donc détecter les anomalies ou points d’inefficience, mettre en place un plan d’action, s’assurer de son suivi. Le poste implique de mener des audits énergétiques, éventuellement de solliciter l’obtention de labels. A noter que ce travail peut se faire directement au sein d’une entreprise, mais aussi en tant que consultant. Si les compétences techniques sont indispensables, il faut également posséder une grande facilité à communiquer, car la réussite de l’optimisation de la consommation énergétique implique de traiter avec de nombreuses parties prenantes.
Nourrir la planète sans polluer
Maraicher urbain, la proximité à son paroxysme
Produire localement, autant pour limiter les émissions carbones que pour assurer sa souveraineté, le credo est bien connu depuis le Covid. À quel secteur ces recommandations pourraient-elles mieux s’appliquer que l’alimentation ? D’autant que le réchauffement climatique risque également de bouleverser les cultures et perturber les approvisionnements alimentaires. L’une des réponses à ces problématiques est de cultiver au plus au près des populations à nourrir. Il existe déjà plusieurs types de solutions.
Les fermes urbaines peuvent exploiter les espaces verts existants dans les villes, ou en créer et optimiser de nouveaux, par exemple sur les toits des entreprises. On parvient également à cultiver en intérieur, ce qui permet par exemple d’exploiter les parkings souterrains et les sous-sols. Le maraîcher de demain pourrait ainsi avoir sa production sous son commerce. Nul doute également que si l’approvisionnement en nourriture devient le défi des siècles à venir, les maraîchers urbains pourraient avoir l’une des professions les plus désirables.
(Im)Primeur 3D : des biens comestibles sortis de l’imprimante
Etes-vous prêt à consommer des produits façonnés par une imprimante 3D ? Le projet est très sérieux, la NASA y travaille depuis 2006 et la liste des aliments reproduits grâce à cette technologie ne cesse de s’allonger. Des pâtes, du sucre et du chocolat, nous sommes passés à des plats plus complexes et surtout complets. Les experts et ingénieurs qui travaillent sur ces machines mettent en avant l’avantage santé qu’elles pourraient constituer à l’avenir, en permettant de mieux calibrer les aliments en fonction de la condition physique de la personne qui va les consommer. Cette technologie pourrait notamment être utilisée dans les hôpitaux. Enfin, pour en revenir à l’aspect environnemental, l’impression d’aliments en 3D permettrait de drastiquement réduire les déchets. Un nouvel exemple qui démontre que la lutte contre la décarbonation peut s’accompagner d’autres bénéfices pour la planète et pour la société.
Se déplacer et réduire l’impact territorial
Flybox-skipper, aux commandes de portes-containers à voile
Le transport maritime cherche comment se décarboner et les innovations commencent à fleurir. Parmi elles, des porte-containers à voile. De quoi abaisser les productions de CO2 du shipping, qui pèse 3 % des émissions mondiales. Les premiers cargos à voile devraient bientôt prendre la mer et auront besoin des compétences d’agiles skippers.
Mobility Scientist : pour des trajets moins polluants
Le poste de Mobility Scientist est intéressant car il peut s’exercer dans le public comme dans le privé, notamment auprès de collectivités locales, et en interne comme en tant que consultant. Au programme donc, de la diversité, pour ce métier qui implique de comprendre et d’analyser les données liées à la mobilité, de de mettre en œuvre une stratégie pour réduire les émissions liées à cette mobilité et, bien évidemment, de monitorer les résultats.
À noter pour ceux qui sont intéressés par l’ESG (Environmental, Social, and corporate Governance) dans son ensemble et pas seulement par l’aspect environnement : il peut exister un deuxième versant à ce métier. Les conseillers en mobilité peuvent travailler sur son aspect social. L’objectif est d’optimiser la mobilité, les transports, pour résoudre des problématiques sociales, comme l’accès à l’emploi.
ESG Manager : le couteau suisse de l’ESG
Les entreprises sont en train de structurer leur démarche ESG, ce qui débouche sur des créations de postes avec des périmètres dédiés à ces sujets. Pour l’instant, les grands groupes sont en avance, avec de véritables départements ESG, mais des créations de postes sont à prévoir aussi dans les ETI, PME et startups.
L’ESG Manager définit la stratégie ESG de l’entreprise en accord avec la direction et travaille à sa mise en œuvre. Il s’agit d’un poste intéressant car en constante évolution. Bien sûr, l’ESG recouvre la démarche environnementale de l’entreprise. Jusqu’ici souvent axée sur les comportements vertueux, type recyclage et économie d’énergie, l’action s’est étendue vers la décarbonation. Récemment, le nouveau défi est de travailler sur l’impact de l’entreprise sur la biodiversité. Dans ESG, il y a aussi les lettres S et G. L’ESG manager aura donc aussi parmi son champ d’action le social et la gouvernance. Un poste en constante évolution, mais qui, pour pouvoir être efficace, demandera de cibler des actions prioritaires et d’avoir suffisamment de moyens financiers et humains pour pouvoir mener à bien sa mission.
Analyser et concevoir
Carbone Comptable : pour étudier les sources d’émission des entreprises
Les départements finance se sont mis à la RSE. La comptabilité extra-financière est devenue exigeante pour les grandes entreprises, sous le coup d’un durcissement de la réglementation européenne sur le reporting extra-financier.
Le comptable décarbonation, lui, a un rôle bien particulier. Il doit mesurer et évaluer les émissions de CO2 de l’entreprise, mais aussi trouver des moyens de les réduire. Un métier particulièrement complexe si l’on estime que les sociétés sont comptables de leurs émissions carbones sur toute leur chaîne de valeur. Loin d’être fantaisiste, ce métier de carbone comptable ou carbone manager va connaître un fort essor au cours des années à venir, alors que l’Europe est engagée dans la neutralité carbone d’ici 2050. Parmi les secteurs prioritaires selon le programme du gouvernement, le bâtiment et le transport.
Eco-concepteur : l’ingénieur qui préserve les ressources
Le mouvement en faveur des eco-concepteurs est visible à tous les niveaux : aussi bien dans les profils recherchés par les entreprises que dans les formations proposées par les écoles d’ingénieur. Tous recherchent de nouvelles façons d’innover et de concevoir. Le mot d’ordre : préserver les ressources, ré-utiliser, faciliter le recyclage, travailler en circuit court. Il ne s’agit donc pas forcément d’un métier à proprement parler, mais plutôt d’une nouvelle manière de travailler sur des métiers anciens, notamment ceux liés à l’ingénierie et l’innovation.
Form’acteur : les futurs DRH et formateurs, indispensables pour déployer les métiers de demain
Inventer les métiers de demain, former les jeunes, gérer la progression des carrières dans ces nouveaux métiers : les ressources humaines seront elles aussi clés dans la décarbonation de nos économies !