Ce mois-ci, 68 startups tricolores ont permis à l’écosystème d’afficher un total de 748 millions d’euros, soit un montant équivalent à celui enregistré pendant le mois dernier (727,9M€) mais également celui en mai 2022 (767M€). Une dynamique plutôt flatteuse pour la French Tech qui compte 7 opérations en moins par rapport au mois dernier mais 20 millions d’euros en plus au total. Le financement en capital risque dans l'Hexagone fait donc preuve d’une constance qui se manifeste aussi du côté du calcul du ticket moyen : après 8,8 millions d’euros enregistrés en mars puis 9,7M€ en avril, les fonds alloués aux startups atteignent ce mois-ci une moyenne de 11M€.
Dans le détail, l’amorçage reste encore une fois le stade le plus financé avec 38 tours de tables, devant la série A qui en cumule 20. Toutefois, les séries les plus avancées semblent prendre de l’ampleur : il suffit de remarquer qu’une dizaine de tours en amorçage manque à l’appel comparé au mois précédent. On retrouve ensuite 8 séries B (+7 par rapport à avril), 1 série C et 1 série D.
Des investisseurs frileux mais tournés vers l’avenir
Depuis le début de l’année 2023, Maddyness constate une disparition progressive des méga-levées ; ou du moins l’absence de financements assez conséquents pour faire émerger de nouvelles licornes dans le paysage de la tech française. Avec le phénomène de contraction des investissements en venture capital ressenti ces derniers mois, les levées au-delà de 500 millions d’euros - comme recensées au début de l’année 2022 - ont naturellement disparu des radars, laissant place à un soutien financier plus quantitatif de la part des fonds d’investissement en faveur des startups.
Néanmoins, une autre tendance semble aussi s’esquisser : les investisseurs se focalisent davantage sur de nouveaux projets en quête de sens et répondant à des enjeux stratégiques pour l’avenir. C’est dans cette logique que nous avons mesuré à quel point la Deeptech gagne de plus en plus de terrain, englobant d’ailleurs les secteurs de l’Energie, de la Biotech, de la Medtech ou encore de la Spacetech. Si la confiance des investisseurs a été globalement impactée par un contexte mêlant tensions géopolitiques, inflation et incertitudes vis-à-vis des valeurs tech, ces derniers ne restent pas imperméables à l’avenir.
Ainsi, la pépite DriveCo, spécialiste des bornes de recharge pour voitures électriques, est parvenue à hisser le domaine de l’énergie en haut du podium des secteurs les plus financés avec un total de 277 millions d’euros. Sa méga-levée de 250 millions d’euros ne sera sans doute pas la seule cette année, à mesure que le nombre de startups du même type ne cesse de grandir. Il faut d’ailleurs rappeler que l’Union européenne fixe un cap favorable aux solutions contribuant à la décarbonation des moyens de mobilité : après le vote de la fin de commercialisation de la voiture thermique d’ici 2035, l’UE s’est donnée récemment pour objectif de déployer une borne de recharge tous les 60 kilomètres sur autoroute.
Très loin derrière, en seconde position, se trouve la Medtech (65,4M€), suivie des secteurs de la Proptech (63,9M€), de la logistique (61,9M€) et de la Biotech (41,7M€). À noter également que l'Agritech n'a récolté cette fois-ci que 3,4 millions d'euros contre 165 millions d'euros le mois dernier.
La part de VC captée par le bassin parisien n’a jamais été aussi grande
Rien ne bouge du côté du classement par région et l’Île-de-France continue de capter la majeure partie des fonds levés par les startups de l’Hexagone. Plus encore, la part du gâteau capté par le bassin parisien ne cesse d’augmenter : ce morceau était estimé à 60% en janvier et février, puis à 70% en mars, à 75% en avril et finalement à 78,5% ce mois-ci. Au total, 35 pépites parisiennes ont comptabilisé 587,2 millions d’euros.
La seconde position est occupée par la Bretagne (46,2M€) qui gagne trois places au classement par rapport au mois précédent, notamment grâce à ses jeunes pousses Check & Visit (12,5M€), Green Aerolease (12M€) ou encore SurfactGreen (10M€). En troisième position, on retrouve exceptionnellement la région Pays de la Loire (37,2M€) qui accède au top 3 pour la première fois cette année, notamment grâce à la levée conséquente de Beem Energy de 20 millions d'euros.
La suite du classement est occupée par la Provence-Alpes-Côte d'Azur (29,5M€), l’Auvergne-Rhône-Alpes (20,3M€) puis par les Hauts-de-France (7,4M€), la Normandie (5,1M€), la Nouvelle Aquitaine (5,1M€) et l’Occitanie (4,5M€), région qui a connu la plus grande dégringolade au classement par rapport au mois dernier.