En Europe, les voitures électriques ou hybrides rechargeables ont représenté 12,1 % des ventes de voitures neuves en 2022. À titre de comparaison elles ne représentaient que 9,1 % des ventes en 2021 et 1,9 % en 2019, selon les chiffres de l'Association des constructeurs européens (ACEA). Alors que les ventes de véhicules à batterie en Norvège représentaient 4 véhicules sur 5 en 2022, les chiffres sont bien moindres dans l’Hexagone, même si les ventes ont augmenté de 279 % entre 2019 et 2021.
Une des causes possibles ? La question de la recharge, de l’autonomie, et du remplacement de la batterie. Compliquée pour beaucoup de Français interrogés dans une étude Ipsos datant de 2022, même si ceux qui ont "franchi le pas" de l'électrique en sont très satisfaits.
Rendre la recharge plus accessible
L’un des objectifs de Driveco, qui a mis au point ses premières stations de recharge en 2014, est d’accroître le nombre de points de recharge. En ligne de mire ? Passer de 8.000 stations à l’heure actuelle, déployées en France et en Belgique, à 60.000 d’ici 2030 en France et dans nos pays voisins (Allemagne, Espagne, Italie, Pays-Bas, Suisse).
Pour ce faire, la société rentable depuis 2019 et qui emploie 100 personnes, vient de lever 250 millions d’euros auprès du fonds de pension néerlandais APG. Mirova, affilié de Natixis Investment Managers dédié à la finance durable, au travers de son fonds Mirova Eurofideme, et Corsica Sole, investisseurs historiques, demeurent au capital de l’entreprise. Disposant des fonds nécessaires à son déploiement, la startup doit donc sécuriser des emplacements pour ses stations : " L’une de nos grosses cibles, se sont les distributeurs qui sont de gros propriétaires fonciers comme Carrefour (…) On regarde également les hôtels, les logisticiens, les écoles, les hôpitaux, les entreprises qui veulent des bornes pour leurs salariés ", affirmait le directeur général de Driveco Ion Leahu-Aluas dans les colonnes du Figaro.
Un secteur concurrentiel
Driveco n’est cependant pas le seul acteur dans la course à l’installation de stations de recharge même si elle exploite le deuxième réseau français. Dans l'Hexagone, le cap des 100.000 points de recharge ouverts au public a été franchi le 5 mai dernier.
De nombreux acteurs sont dans la course comme Electra, qui a levé 160 millions d’euros en 2022 pour mailler le territoire de ses bornes ultra-rapides, ou NW storm, qui a levé 300 millions d'euros pour déployer ses hyperchargeurs en juin 2022, valorisant la société française 1,5 milliard d'euros, et la hissant au statut de première licorne française de la transition énergétique. Citons également Bump, qui vise 25.000 bornes en France d'ici 2030, après sa levée de fonds de 180 millions d'euros.
Il y aurait cependant de la place dans cette course à la révolution électrique, puisque selon Clément Molizon, directeur général de l’Avere, l’objectif pour 2030 est de 400.000 bornes sur le territoire français seulement, avec un besoin estimé entre 330.000 et 480.000 points de recharge.