Ce mois-ci, 75 startups tricolores ont permis à l’écosystème d’afficher un total de 727,9 millions d’euros, soit un montant équivalent à celui enregistré pendant le mois dernier (753,6M€). Une constance plutôt rassurante pour la tech en France mais qui toutefois reste toujours bien loin des investissements constatés l’année dernière (2,63Mds€ en janvier, 710,1M€ en février et 1,45Md€ en mars). Malgré cet écart, le montant levé ce mois-ci reste 59% plus important que celui d’avril de l’année passée (457,8M€).
Dans le détail, l’amorçage reste encore le stade le plus financé avec 48 tours de table, devant la série A qui en cumule 21. On retrouve ensuite, loin derrière, 3 séries B, 1 série C et 2 séries D. À noter également que le ticket moyen a atteint en moyenne 9,7 millions d’euros (contre 8,8M€ le mois précédent).
Priorité aux investissements raisonnés
Maddyness a constaté en 2022 - et depuis le début d’année 2023 - un ralentissement du venture capital en faveur de la French Tech. Ce phénomène de contraction touche la tech dans son ensemble et partout dans le monde : la persistance du conflit ulkrainien et ses répercussions inflationnistes, la hausse des taux d’intérêt et la chute des valeurs technologiques ont aggravé le manque de confiance de la part des investisseurs.
Ces derniers ont été forcés de revoir les prévisions de croissance des pépites de leur portefeuille à la baisse et surtout de faire des choix plus raisonnés. Logiquement, les modèles économiques les plus rentables et les plus stratégiques pour l’avenir sont privilégiés. Ainsi, la pépite Ynsect est parvenue à hisser l’Agritech en haut du podium des secteurs les plus financés. Avec sa dernière méga-levée de 160 millions d’euros, la startup rappelle que les licornes sont toujours vivantes et n’ont pas oublié leurs ambitions de développement à grande échelle.
Le secteur agricole obtient donc ce mois-ci 165 millions d’euros et devance la Deeptech (127,5M€). Le secteur de l’énergie maintient sa troisième place (97,5M€) et confirme que les secteurs industriels stratégiques continuent d’attirer l’attention des investisseurs. Les fintech occupent la suite de ce classement avec 44,6 millions d’euros, perdant ainsi sa première place obtenue le mois dernier en levant 120,9 millions d’euros. Enfin, le secteur du tourisme fait irruption ce mois-ci (41,3M€), présageant l'arrivée des vacances. Pour préparer le retour en force des voyages, la pépite Eklo Hotels a levé 35 millions d'euros à elle-seule pour démocratiser le recours à ses hôtels écologiques.
Le bassin parisien capte toujours autant de fonds
La région Île-de-France continue de capter la majeure partie des fonds levés par les startups de l’Hexagone. En avril, 41 pépites du bassin parisien ont comptabilisé 550,8 millions d’euros, soit plus de 75% du montant global (contre 70% en mars). L’Occitanie s’empare ce mois-ci de la seconde place avec 40,1 millions d’euros récoltés par 6 startups, suivie de près par la Nouvelle Aquitaine avec un total de 35,5 millions d’euros.
La suite du classement est occupée par l’Auvergne-Rhône-Alpes (26,8M€) puis par la Bretagne (24,5M€), le Grand-Est (21,4M€) et la Provence-Alpes-Côte d'Azur (12M€). À noter que le Grand-Est est la région qui a connu la plus grande dégringolade avec plus de 70% de fonds en mois par rapport au mois précédent.