" 50 % des PME du BTP utilisent encore Excel pour le suivi de leurs chantiers ", assure Jean-Gabriel Niel. Après avoir aidé une entreprise du bâtiment à se digitaliser, pour lui permettre d’avoir davantage de visibilité sur sa rentabilité, cet entrepreneur a souhaité développer une solution de gestion pour les petites et moyennes sociétés du secteur. En 2020, Jean-Gabriel Niel s’est associé à Enzo Dozias et Raphaël Moulin pour créer Graneet et mettre au point un " mini ERP " permettant de rassembler les devis, les factures réalisées en fonction de l’avancée du projet, ainsi que le contrôle de gestion, permettant de piloter en temps réel les recettes et les dépenses en fournitures, sous-traitance ou main d’oeuvre. L’objectif : donner la possibilité aux PME de suivre financièrement leur activité et de booster leurs marges, en leur fournissant une visibilité sur leur business.
Un taux de marge entre 5 et 8 %
Car les petites entreprises du bâtiment ont perdu en compétitivité ces dernières années. " Leur taux de marge oscille aujourd’hui entre 5 et 8 % ", souligne Jean-Gabriel Niel. D’où l’enjeu d’être outillé pour piloter finement son activité. D’autant que le marché est en forte digitalisation, avec une dynamique de rattrapage importante, notamment liée au renouvellement de générations. Le secteur du BTP est en effet l’avant dernier de la classe du digital, juste devant l’agriculture.
Dans ce contexte, Graneet avait réalisé une première levée de fonds en octobre 2021 de 2,4 millions d’euros. " Cela nous a permis de mettre au point une solution complète, en intégrant la facturation et le contrôle de gestion, et d’accélérer la mise sur le marché de notre produit ", indique le dirigeant. Aujourd’hui, la société de 30 salariés réalise une croissance de près de 20 % par mois. Pour accompagner son développement, Graneet vient donc de réaliser une seconde levée de fonds de 8 millions d’euros auprès de ses investisseurs historiques, Point Nine Capital et Foundamental.
De 30 à 60 salariés
Grâce à ces fonds, Graneet envisage de se renforcer sur le marché français, qui compte près de 100 000 PME dans le bâtiment. " Notre volonté est notamment de renforcer notre équipe commerciale et de créer un service marketing ", précise le dirigeant qui envisage de doubler ses effectifs pour atteindre 60 salariés. Dans le même temps, l’entreprise souhaite créer des partenariats pour intégrer des services complémentaires à sa plateforme. " Nous pensons proposer des services additionnels à nos clients. Grâce à des partenaires financiers, nous pourrions par exemple leur proposer de connecter leur compte bancaire afin d’intégrer une solution de pilotage de trésorerie ", spécifie Jean-Gabriel Niel.
Mais surtout, Graneet ambitionne de devenir " un leader européen ". La société prévoit donc d’amorcer son expansion internationale dès 2024. " L’idée serait d’ouvrir un premier pays, peut-être dans le sud de l’Europe. Nous pensons notamment à l’Espagne, où le marché du BTP est similaire à celui de la France, en termes de nombre de PME et d’état de digitalisation ", souligne le dirigeant, qui envisage, par la suite, de s’implanter un peu partout sur le continent. " La problématique est la même partout, les PME du BTP en Europe sont mal adressées et mal servies. "