Après un mois de février plutôt inquiétant (484,3M€) et semblant confirmer l’impact de la contraction des investissements en capital risque, le mois de mars semble bien plus encourageant. Ce mois-ci, 85 startups tricolores ont permis à l’écosystème d’afficher un total de 753,6M€, soit un montant équivalent à celui enregistré pendant le mois de janvier 2023 (758,1M€). Toutefois, l’enthousiasme peut très vite se dissiper si l’on compare ces chiffres à ceux de l’année dernière : au mois de mars 2022, la French Tech avait dépassé facilement le milliard d’euros en matière montants levés.
Les licornes redeviennent une légende
Il faut d’emblée préciser un point : les chiffres de ce mois de mars ne sont pas si catastrophiques et faire une simple comparaison avec l’année précédente n’est pas le plus représentatif. En effet, faut-il rappeler qu’un certain Doctolib avait empoché il y a tout juste un an 500 millions d’euros de fonds à lui seul ?
Après un début d’année 2022 marqué par la naissance de 6 licornes, seule une nouvelle pépite a accédé à ce club restreint ces 10 derniers mois (Younited Credit le 8 décembre dernier). On peut ainsi facilement présager que les licornes retrouvent progressivement leur caractère légendaire si les méga-levées continuent de disparaitre des radars.
Quelques éléments de contexte toutefois : 85 tours de tables ont été recensés ces quatre dernières semaines contre 77 en mars 2022. Les grandes séries se font logiquement plus timides, laissant l’amorçage gagner du terrain. C’est le stade le plus financé avec 45 opérations, devant la série A qui en cumule 30. On retrouve également, loin derrière, 8 séries B et 2 séries C. Dans l'ensemble, le ticket moyen s’établit à 8,86 millions d’euros (contre 6,45 millions d'euros le mois précédent).
Le grand retour en force de la fintech
Cela faisait depuis décembre dernier que la fintech n'avait pas pris la tête du peloton des secteurs les plus financés : les startups du secteur font leur grand retour sur la scène de la French Tech et obtiennent ce mois-ci 120,9 millions d'euros, notamment grâce aux levées d’Aria (50M€) et Sesamm (35M€).
Fait aussi marquant : les startups du Web3 s'imposent pour la première fois à la seconde place, signe que l'écosystème - mêlant de la blockchain, des cryptomonnaies, des NFTs ou encore du métaverse - prend de l'ampleur et attire de plus en plus d'investisseurs. Nul doute que la levée historique de Ledger (100M€) y a contribué ; c'est d'ailleurs la plus grosse opération enregistrée ce mois-ci.
C’est ensuite le secteur de l’énergie qui capte une grande partie des fonds. 53,5 millions d’euros ont été levés par 4 pépites du secteur ; porté notamment par Lithium de France avec un tour de table de 44 millions d’euros. Le secteur de la biotech (51M€) est aussi ce mois-ci en bonne forme, à l’image d’AlgoTherapeutix (20M€), Iktos (15,5M€) et Pili (14,5M€). Enfin, la cybersécurité suit également de très près ce classement avec un total de 50 millions d’euros engrangés, en grande partie captés par la pépite DataDome (38M€).
Une centralisation parisienne qui n'a jamais été aussi forte
Chaque mois, c’est le même refrain : l’Île-de-France capte la majeure partie des fonds levés par les startups de l’Hexagone. En mars, 52 pépites du bassin parisien ont comptabilisé 531,3 millions d’euros, soit plus de 70% du montant global (contre 59% en février et 60% en janvier).
Fait bien moins ordinaire en revanche : la région Grand-Est connait une percée assez spectaculaire en s'emparant de la seconde place grâce à deux opérations qui font partie du top 10 des plus grosses levées de ce mois-ci (Lithium de France et Sesamm). La troisième place est arrachée par l'Occitanie qui multiplie le total des fonds captés par 3 comparé au mois-précédent (38,3M€ contre 13M€ le mois dernier).
La suite du classement est occupée par la Provence-Alpes-Côte d’Azur (37,9M€) puis par l’Auvergne-Rhône-Alpes, qui a perdu 3 places avec “seulement” 33 millions d’euros comptabilisés (contre 63,6M€ en février).