23 mars 2023
23 mars 2023
Temps de lecture : 12 minutes
12 min
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10 startups qui vont faire bouger les lignes de la seconde main en 2023

Dans un contexte d’inflation et d’urgence climatique, le marché de la seconde main est promis à un avenir plus que prometteur. Aujourd’hui estimé à 7 milliards d’euros en France et 86 milliards en Europe, selon une étude de la fintech Tripartie parue en janvier, le secteur fait pousser des ailes aux jeunes pousses. Vêtements et stocks dormants, puériculture, mobilier et électroménager, équipements d’outdoor : rien ne se jette, tout se transforme. Maddyness a sélectionné 10 startups à suivre en 2023 qui vont faire bouger les lignes de la seconde main.
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Les équipement outdoor vintage avec Barooders

C’est un fait connu des skieurs : les équipements coûtent cher, surtout lorsqu’il faut changer chaque année ceux des enfants qui grandissent. Barooders dispose actuellement du plus grand catalogue de ski français de seconde main. On y retrouve plus de 150.000 annonces produits, inspectées et vérifiées, mais aussi un service de dépôt vente pour les vendeurs professionnels partenaires ou les particuliers.

Créée par le couple Edwige Michau et Geoffroy D'Autichamp en octobre 2021, cette toute jeune marketplace a levé il y a quelques mois : "2,2 millions d’euros auprès des meilleurs investisseurs de la french tech et du sport : Kima Ventures, les fondateurs de Veepee et Ankorstore ou encore l’ex-vainqueur de Rolland Garros Stanislas Wawrinka.".

Dès janvier 2023, à l’approche des vacances d’hiver, la startup a doublé ses ventes et permis d’économiser en moyenne 60 % par rapport au prix d’un équipement neuf. Elle propose également des milliers d’articles outdoor, des voiles de parapente aux bâtons de marche nordique.

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Beebs, bientôt leader de la seconde main pour enfants

Lancée fin 2020, l’application spécialiste de la seconde main pour enfants a su conquérir plus d’1 million d’utilisateurs en France et en Belgique. "Deux marchés majeurs en Europe pour la seconde main", selon Morgan Hilmi, le cofondateur de la plateforme, qui met en relation acheteurs et vendeurs et capte un pourcentage sur les transactions.

Estimé à 7 milliards d’euros en France en 2021, le secteur est en plein essor et témoigne d’une réelle évolution des habitudes de consommation : la communauté Beebs a quadruplé depuis 2021 et recense aujourd’hui 1,2 million d’articles sur sa plateforme. Avec un chiffre d’affaires déjà multiplié par 8 en 2022, la startup pense doubler voire tripler le nombre de ses ventes cette année, soutenue par une seconde levée de fonds de 6 millions d’euros réalisée à l’automne.

Pour améliorer encore cette pratique responsable et économique, Beebs a intégré - entre autres fonctionnalités - le calcul de l’empreinte carbone des achats de seconde main (et sa
comparaison par rapport au neuf). Elle est la première plateforme à l’afficher de façon transparente et chiffrée, sur l’intégralité des produits textiles disponibles à la vente : une initiative à saluer.

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Bluedigo, pionnier du mobilier de bureau de seconde main

Lorsqu’il réalise que plusieurs centaines de milliers de tonnes de mobilier de bureau finissent chaque année en France dans une benne, Maxime Baffert décide de créer Bluedigo. La startup rachète du mobilier de grandes marques aux entreprises qui déménagent ou réaménagent leurs bureaux pour le reconditionner et le proposer à d’autres entreprises.

Bluedigo a déjà accompagné plus de 1.500 entreprises (startups, grands groupes, institutions publiques, espaces de coworking) et a permis d’économiser 316 tonnes de déchets et 1.267 tonnes équivalent CO2. Avec son “Pass Remote”, la startup a lancé une offre d’équipement télétravail dont ont bénéficié plus de 12.000 salariés.

Fort d’un chiffre d’affaires de 4 millions d’euros en 2022, le fondateur de Bluedigo se réjouit de ce bilan positif : "Nous avons connu en 2022 de belles réussites comme le lancement de notre première collection de chaises de bureau et la création du Studio Bluedigo qui accompagne nos clients dans tout leur projet d’aménagement d’espaces de travail. La demande croissante que nous observons en ce début 2023 assoit la pertinence de notre modèle fondé sur l’économie circulaire.". La mise en application de la loi AGEC concernant la réglementation des achats responsables pour les acteurs publics favorise les ambitions de cet acteur majeur de l’aménagement d’espaces de travail écoresponsables.

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Faume, la startup qui aide la mode à passer le cap de la seconde main

Pour Faume, lancée en 2020 par Aymeric Déchin, Nicolas Viant, Jocelyn Kerbourc’h et Lucas Patricot, la clé de l’universalisation de la seconde main reposera sur les marques ayant une offre répondant aux attentes des clients. La startup aide les marques à s’emparer du marché de la seconde main, en pleine croissance, tout en proposant une expérience client égale à celle du neuf.

Faume met ainsi à disposition des marques un site e-commerce en marque blanche, personnalisable à travers lequel les clients peuvent renvoyer gratuitement leurs produits en ligne ou en boutique en échange d’un bon d’achat. Faume s’occupe ensuite de la remise en état de l’article, de sa mise en ligne et du merchandising du site de seconde main. La startup accompagne déjà plus de 30 marques européennes dont Isabel Marant, Sandro, The Kooples, Hugo Boss, AMI Paris, Aigle, Balzac Paris et ba&sh.

Les bénéfices sont nombreux en termes d’acquisition clients, de fidélisation et d’amélioration de l’image de marque. "Les marques de mode doivent aujourd’hui être en mesure de prendre leur place sur ce marché en pleine expansion, et s’inscrire progressivement dans une démarche d’économie circulaire et de consommation raisonnée", soutient Faume dans un communiqué.

La startup a récemment levé 7 millions d’euros auprès de Daphni et de son investisseur historique Bpifrance, via son fonds Digital Venture, pour accélérer la transition vers une mode plus responsable. L'entreprise mise sur une multiplication par quatre de son activité en 2023 et vise le reconditionnement de 250.000 produits.

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Lizee, une solution SAAS locative et circulaire

La location de seconde main s’impose comme un autre modèle viable pour valoriser une mode circulaire et responsable. Lizee, la solution française en marque blanche permettant aux enseignes de louer leurs produits, a : "pour ambition de soutenir la transformation durable de l'industrie du retail en déployant de nouveaux modèles économiques circulaires (location, abonnement locatif, seconde main) à grande échelle".

La jeune startup a réussi à séduire de grandes enseignes du sport avec son modèle : Decathlon a fait le test et a pu mesurer que la location était 3 à 10 fois plus profitable que le modèle de vente du neuf. Une nouvelle génération de consommateurs est arrivée sur le marché, "qui ne se satisfait plus de dépenser 650 euros dans une tente utilisée 3 nuits par an, ou 230 euros dans une robe qui ne sera portée qu’une fois. Leur souhait n’est pas forcément de dépenser moins, mais de dépenser autrement", soutient Anne Balez, cofondatrice et CEO de Lizee.

Pour les enseignes, il s’agit donc de capter et fidéliser une audience plus jeune, avec moins de pouvoir d'achat, sensible à l'écologie et aux nouveaux usages. Sans oublier de s’inscrire sur un marché de la location en ligne qui devrait croître chaque année de 11 % en moyenne dans le monde d'ici 2031.

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My Little Coupon, upcycler les fins de série de tissus Haute Couture

My Little Coupon est née en 2020, portée en plein confinement par son fondateur Élie Sarfati. Cette startup d’upcycling remet sur le marché des fins de série de tissus, toutes issues des Maisons de Haute Couture françaises ou du très haut de gamme.

Une démarche qui s’inscrit dans le zéro déchet. L’upcycling du textile participe à une couture plus responsable en réduisant les stocks d’invendus qui seraient brûlés, mais aussi la consommation d’eau liée à la fabrication de vêtements et l’utilisation de produits chimiques ou pesticides : "C’est terrible de penser que dans notre pays, un pays où nous sommes réputés pour la haute couture, ce sont des millions de mètres de tissus de qualité supérieure qui sont gaspillés chaque année. Alors que pendant ce temps, la plupart des consommateurs achètent des tissus et produits de très mauvaise qualité confectionnés à l'autre bout du monde", confiait Élie Sarfati en 2021 dans une interview pour WIZBII.

La startup s’adresse avant tout aux passionnés de couture, un marché qui semble en bonne santé. Après avoir revalorisé 500.000 mètres de tissus auprès de ses clients en 2022, My Little Coupon ambitionne d’atteindre les 700.000 mètres en 2023.

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OMAJ, le Vinted français

Créée en 2021 par deux anciens amis de Centrale Paris, ayant fait leurs premières armes chez Mckinsey et Bain, OMAJ est la plateforme française de revente de vêtements qui souhaite décharger les vendeurs de toute contrainte.

D’après OMAJ, 70 % de nos vêtements ne seraient pas portés et resteraient bloqués dans nos placards en attendant une seconde vie. La seconde main ne représente pour l’instant que 3 % du marché total de l’habillement alors que le marché européen est estimé à 66 Mds€ en 2026, avec une croissance de près de 20 % par an selon le ThredUp resale report.

La startup a eu l’idée de simplifier le processus pour les vendeurs qui souhaitent désencombrer leurs dressings : on envoie gratuitement un carton de vêtements à OMAJ qui se charge de photographier, faire les annonces, vendre, envoyer, etc. Un système qui a visiblement séduit les investisseurs puisqu’OMAJ a levé 600,000 euros en janvier 2022 auprès de Motier Ventures (Famille Houzé, Galeries Lafayette), Roxanne Varza (Directrice Station F), Olivier Bonnet (CTO Blablacar), Francky Défossé (Serial entrepreneur, co-fondateur d’Acheel), Nicolas Bailleux (Ex-COO VideDressing.com), Savih - family office de Stanislas de Quercize (Ex-CEO Cartier, Van Cleef & Arpels) et Jeremy Schinazi (Hola Venture Partners).

Dotée du statut d’Entreprise à mission depuis sa création, OMAJ a déjà collecté et redonné vie à 35.000 vêtements. Forte de sa communauté de plus de 30.000 personnes, l’entreprise a multiplié son volume d'affaires par 20 en 12 mois. Tout dernièrement, la startup a ouvert son capital à sa communauté afin que ses membres, désireux de mettre leur épargne au service d’une mode plus circulaire, puissent devenir actionnaires.

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Redonner, la fin des déchets textiles

"Si les vêtements terminent à la poubelle, les efforts des marques pour mieux produire et en faciliter le recyclage sont vains.". Un constat irréfutable qui a poussé Valentine Silvin et Alexis Collon à créer Redonner en 2020. La jeune startup souhaite aider les marques à rediriger les flux de vêtements et textiles non utilisés vers la filière de tri et recyclage française.

Les Français jetteraient chaque année 650 000 tonnes de vêtements. En accord avec la loi anti gaspillage de 2020, Redonner propose aux marques de mode un logiciel pour les inciter à faciliter la récupération de vêtements inutilisés ou usés de leurs clients, dans des bennes de rue prévues à cet effet ou dans un magasin partenaire. En échange, ces derniers bénéficient de coupons de remise sur les collections d’une marque. L’entreprise s’appuie aujourd’hui sur 45.000 points de collecte.

Redonner soutient que tous les textiles peuvent bénéficier d’une seconde vie (même un collant filé), qu’ils soient revendus (56 % des textiles), recyclés (33 % des volumes) en chiffons, isolant, nouveaux fils, composites… ou bien revalorisés en CSR (combustible solide de récupération) pour produire de l’énergie (9 % des volumes). Depuis deux ans, la startup a contribué à la collecte de 60 tonnes de textile. Elle est accompagnée par l’accélérateur Look Forward de ShowroomPrivé, et a reçu le prix Femmes Entrepreneurs du CNAM 2022.

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Reparcar.fr, un temps d’avance sur la seconde main automobile

Fondée en 2018 par Stéphane Brault-Scaillet et Alexandre Gauthier, Reparcar.fr s’est spécialisée dans la vente de pièces automobiles issues de l’économie circulaire. La plateforme totalise aujourd’hui un stock de plus de 2 millions de pièces et une centaine de déconstructeurs partenaires. Première place de marché française à dimension européenne, la startup a été reconnue en tant que Jeune Entreprise innovante et société à impact.

Après avoir fidélisé 2.800 garages en France, ReparCar.fr propose désormais aux particuliers de trouver la pièce automobile adéquate au modèle du véhicule grâce à son “Perfect Match”. Cet algorithme inédit permet, en rentrant simplement sa plaque d’immatriculation, de trouver la pièce d’occasion qui correspond au véhicule, de le faire réparer chez un professionnel et d’assurer la garantie des pièces.

La flambée des prix des pièces détachées comme leur indisponibilité font de ReparCar.fr une référence pour les 500 000 visiteurs uniques par mois que compte la plateforme : "Le parc automobile va inéluctablement continuer de vieillir tous les ans durant les trois prochaines années avec des besoins de pièces de réemploi de plus en plus grandissant. Dans ce contexte, il est stratégique de développer des solutions innovantes pour qu’il soit aussi simple de trouver sa pièce de réemploi que de trouver sa pièce neuve en ligne", détaille Stéphane Brault-Scaillet, CEO de ReparCar.fr.

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Youdz, la seconde main des meubles et de l'électroménager

L’idée de Youzd est née en 2019 alors qu’Ilfynn Lagarde cherche à revendre le lit à barreaux de son fils pour lui acheter un lit simple de seconde main. Complexité, transport, temps… Elle finit par abandonner et commander en quelques clics un lit neuf. Mais l’arrivée d’un carton “Made in China” la décide à créer une solution encore inexistante. Elle s’associe alors avec Frédéric Leroy, un développeur informaticien. Youdz est un Vinted pour tous les objets de la maison, dont la forte valeur ajoutée réside dans les options de livraison, à l’étage et à un prix transparent.

Si 83 % des Français se disent concernés par l’écologie, ils achètent du neuf encore 9 fois sur 10 et produisent chacun 36 kg de déchets de mobilier et d'électronique chaque année. Paris recense 2.500 demandes d'encombrants par jour. "Équiper un foyer grâce à la seconde main permet d’éviter l’équivalent de plus de 3,5 tonnes de CO2, soit un tour du monde complet en avion, et l’exploitation de plus de 45 tonnes de ressources (extraction, exploitation et transport des matières utilisés pour la fabrication de ces objets), soit le poids de 8 gros éléphants", souligne la cofondatrice. "C’est une économie non négligeable, notamment quand on sait que l’empreinte carbone d’un français est en moyenne de 9 tonnes par an et que l’objectif des accords de Paris est de la réduire à 2 tonnes d’ici 2050 !".

Youdz propose une expérience d’achat similaire à celle du neuf : on peut y ajouter plusieurs articles de différents vendeurs, réserver et pré-payer l’ensemble de sa commande. L’entreprise récupère et regroupe ensuite les articles pour les livrer sur un créneau de 2 heures (à Paris et environs). Les livraisons sont organisées en tournées pour limiter l’impact environnemental et les articles peuvent être stockés si besoin pour éviter d'accorder les agendas côté acheteur et vendeur. Côté chiffres, Youdz comptabilise près d’1 million de visiteurs en 2022. Depuis son lancement en 2020, la plateforme a permis de sauver plus de 200 tonnes de meubles et électroménager.

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