Entre un check-out matinal de son hébergement et un avion ou un train en fin de journée, que faire de ses bagages ? Confrontée à cette problématique en 2016 alors qu’il ne trouvait aucune consigne à New-York, Matthieu Ballester a imaginé sa solution : Nannybag. " J’ai sollicité un commerçant contre quelques dollars qui a accepté " se souvient-il. En France, il découvre que sur les 3 300 gares de l’Hexagone, seules huit sont équipées d’un service de conciergerie.
De commerçants en hôtels, il maille peu à peu les rues de Paris puis la France. En fin d’année 2019, il réalise une levée de fonds de deux millions d’euros pour accompagner sa croissance, rapidement couper dans son élan par la crise sanitaire. Plus de voyageurs, plus de commerces ouverts… La période s’est avérée particulièrement complexe pour la jeune pousse. " Nous avons stoppé les recrutements et avons profité de cette période pour améliorer le produit, son référencement. Nous avons complété le site et l’application d’une application spécifique pour nos nannys. "
Aller plus loin avec La Poste
En parallèle, l’équipe de Nannybag développe un nouveau service qu’elle expérimente au cours de l’été 2022 : l’envoi de bagages en Europe. " Nous avons travaillé en partenariat avec La Poste, entrée au capital à 49% pour que l’on reste majoritaire. Nous nous appuyons sur les points relais Pick Up et sur le logisticien DPD pour envoyer les bagages. Ce partenariat nous a reboosté après la crise Covid. " Concrètement, le voyageur se rend à la Poste à proximité de chez lui et ses bagages voyageront jusqu’à un point relais voire jusqu’à son hôtel d’arrivée, facilitant les démarches d’enregistrement à l’aéroport et garantissant de voyager léger. " Cela coûte souvent moins cher que de mettre un bagage en soute ou c’est un prix équivalent mais en s’ôtant certaines contraintes. "
Conquérir le monde
Relancé depuis la réouverture des frontières et profitant désormais du soutien financier du groupe La Poste, Nannybag reprend son développement. Déjà présente dans 500 villes dans le monde réparties dans 40 pays, la jeune pousse prévoit de s’implanter dans 20 nouveaux pays d’ici la fin de l’année 2023 pour dénicher 2 000 nouveaux nannys grâce au recrutement de 50 développeurs d’affaires. " Nous embauchons beaucoup d’étudiants présents dans les villes qui gagnent de l’argent à chaque nouveau partenariat noué. Nous contactons les écoles de commerce et les écoles de théâtre sur place et nous appuyons sur des applications comme Welcome to the Jungle, pour les trouver. "
Depuis Paris, le toulousain d’origine entend ainsi étendre sa présence dans les grandes villes d’Europe et des Etats-Unis mais aussi multiplier les adresses disponibles en Amérique Latine, en Asie, au Japon notamment, comme en Australie et en Nouvelle-Zélande. Il espère que bientôt, les voyageurs entreront dans un commerce de ces destinations pour déposer temporairement leur bagage comme ce fut le cas pour plus d’un million de valises en 2021. En retour, le nanny remet un collier de serrage de sécurité ainsi qu’un ticket de vestiaire tandis que le paiement, environ six euros par bagage et par jour, quels que soient le poids ou la taille, se fait sur l’application.