Après un mois de janvier signant la grande rentrée de la French Tech (758,1M€), février s’est déroulé en demi-teinte. Ce mois-ci, 75 startups tricolores ont permis à l’écosystème d’afficher un total de 484,3 millions d’euros levés. Le contexte d’incertitude qui perdure - et qui tend les investisseurs à rester frileux - semble se ressentir du côté du venture capital. En effet, l’an passé, la French Tech avait enregistré 2,6 milliards d’euros en tour de table en janvier ainsi que 710,1 millions en février. S’il est trop tôt pour conclure que la contraction des investissements en capital risque va s’installer durablement, force est de constater que cette nouvelle année ne bat pas pour l’instant les records de valorisation.
Les méga-valorisations aux abonnés absents
La promesse d’Emmanuel Macron de générer 100 startups valorisées à plus d’un milliard d’euros d’ici à 2030 laisse doucement place aux doutes. Après un début d’année 2022 marqué par la naissance de 6 nouvelles licornes, les méga-levées en 2023 se font encore désirer. Résultat : le montant global du venture capital capté par les pépites technologiques françaises est en net recul.
Pour autant, le nombre d’opérations n’a pas faibli : 75 tours de table ont été recensés ces quatre dernières semaines contre 80 en février 2022. Ainsi, pas de grandes séries à l’horizon mais un amorçage au meilleur de sa forme. C’est le stade le plus financé avec 43 opérations, juste devant la série A qui en cumule 28. Loin derrière, 3 séries B ont été enregistrées ainsi qu’une série C de la part de Klaxoon (15M€). À savoir également que le ticket moyen a atteint en moyenne 6,45 millions d’euros (contre 11,14M€ le mois précédent).
La Deeptech toujours au-dessus de la mêlée
Les investisseurs poursuivent leur effort pour soutenir des projets mêlant recherche de pointe et technologie de rupture. Et pour cause : les deux plus grosses levées sont attribuées à deux startups de la Spacetech que sont Exotrail (54M€) et The Exploration Company (40,5M€).
Le secteur de la Deeptech prend donc la première place du classement avec un total de 112 millions d’euros bouclé par quatre startups - soit plus de 23% du montant total des valorisations du dernier mois. Une autre levée de 15 millions d’euros de la part de Renaissance Fusion, jeune pousse grenobloise travaillant sur la fusion nucléaire, est aussi à noter.
En seconde position, on retrouve le secteur des ressources humaines qui fait son grand retour. Au total, 50,3 millions d’euros ont été récoltés par trois startups et nul doute que la levée de 33 millions d’euros réussie par la startup Brigad a grandement aidé le secteur à se hisser au classement.
C’est ensuite la Foodtech qui capte une grande partie des fonds : 40,8 millions d’euros ont été levés par 5 pépites du secteur, à l’image d’Omie & Cie (15M€), Luna (11M€) ou encore Mium Lab (5M€). Enfin, les secteurs de la Medtech (38,3M€) ainsi que de l’IT et la cyber (33,5M€) suivent de près avec deux levées non négligeables : respectivement 10 millions d’euros pour Deeplink Medical et 20 millions d’euros pour Greenwaves Technologies.
L’Île-de-France maintient sa concentration de l’equity
Sans grande surprise, l'Île-de-France reste encore la région la plus attractive pour les investisseurs avec plus de 286,3 millions d’euros levés, soit plus de 59% du montant total des tours de table de ce mois-ci (contre 60% en janvier).
L’Auvergne-Rhône-Alpes conserve aussi sa seconde place mais engrange seulement un tiers du total des fonds qu’elle avait obtenu en janvier (63,6M€ contre 169,5M€). La Nouvelle-Aquitaine s’impose au classement avec un montant global de 53,6 millions d’euros (+160%) et passe devant la Provence-Alpes-Côte d’Azur (24,8M€), la Bretagne (15M€) ou encore l’Occitanie (13M€). À noter que la percée de la Nouvelle-Aquitaine s’explique par la levée de The Exploration Company, dont le siège social est basé à Mérignac.
