86% des startups dans le monde ont travaillé au moins une fois avec un grand groupe, selon le baromètre du Village by CA et Capgemini. Un phénomène qui s’est tout particulièrement démocratisé en France, puisque l’Hexagone est en tête du classement mondial, devant l’Allemagne et les États-Unis, en ce qui concerne la collaboration entre startups et grands groupes. Le chiffre est éloquent puisque 92% des grandes entreprises françaises sont impliquées dans une démarche d’open innovation, selon une étude de l’INSEAD. Cette collaboration, si elle revêt principalement des enjeux économiques, pourrait aussi être une clé de succès pour dynamiser l’économie à impact.
Mettre l’accent sur l’environnement…
“Dans les années à venir, nous allons nous transformer pour favoriser la décarbonation énergétique, annonce Camélia Ratiu-Boucher, Deputy Chief Innovation Officer chez GRTGaz. Nous allons transporter des gaz renouvelables et de l’hydrogène vert. Cela suppose deux choses. D’abord de transformer le mindset de notre entreprise, car la transformation d’une entreprise ne se fait pas sans ses collaborateurs. Et ensuite de développer de nouvelles solutions technologiques pour nous aider à porter nos ambitions.” Pour atteindre ses objectifs, GRTGaz noue de nombreux partenariats avec des startups, mais aussi des fonds d’investissement comme Techstars.
“Nous avons une vingtaine de licornes dans notre portefeuille et 76 milliards de valorisations, déclare Raphaële de Leyendecker, Managing Director chez Techstars. Personnellement, j’investis en priorité dans les startups engagées pour le développement durable. Et quand je découvre de belles pépites, je sais que je peux compter sur des acteurs comme GRTGaz pour les aider à grandir.” GRTGaz a en effet misé sur l’open innovation il y a maintenant six ans afin de trouver des solutions innovantes à des problématiques business, ce qui s’est révélé être un véritable choc des cultures. Le défi principal était “d’accepter la prise de risque, de viser des objectifs prioritaires et de favoriser l’agilité dans la définition de notre besoin”, commente Camélia Ratiu-Boucher.
…Pour faire croître les plus beaux succès
L’incubateur Nova, créé par GRTGaz en 2022, a vu sa première promotion prendre forme en novembre. “Nous ne prenons pas de parts dans les startups que nous accompagnons, mais nous leur fournissons des bureaux, un appui méthodologique par nos experts et un accès à notre R&D. Nous les accompagnons aussi dans leurs enjeux business en essayant de faire plusieurs POC (ndlr : proof of concept) dans l’année, explique Camélia Ratiu-Boucher. Alors que les femmes représentent seulement 15% des fonctions techniques selon l’INSEE, la féminisation des promotions est un enjeu capital pour GRTGaz. L’entreprise cible ainsi les universités et les associations pour dénicher les meilleurs talents féminins.
La première success story du groupe a probablement eu lieu lors d’un hackathon en 2019. Le lauréat de cette épreuve s’appelait Sparklab, un studio d’innovation à impact qui fait appel à des designers pour imaginer les solutions durables à venir et les implémenter dans les entreprises. Son cofondateur raconte : “Avec ce partenariat, nous avons appris à faire et à montrer qu’on sait faire. Cette légitimité nous a ensuite apporté de la crédibilité, puisque nous avons pu afficher la réussite de notre partenariat avec GRTGaz, qui était notre premier gros client. Nous avons enfin profité de leur réseau pour rencontrer les bonnes personnes et débloquer les meilleures opportunités business.”
Mettre les plus beaux succès au service de l’environnement, c’est la nouvelle promesse de l’open innovation.