" Nous ne sommes pas tous égaux face à l’accès au crédit bancaire et à la propriété. ". C’est de ce constat qu’est partie Clara Tairraz et ses deux associés avant de créer Sezame. Cette startup, née en juillet 2022, a mis au point une plateforme pour permettre aux personnes ayant des liquidités, mais des difficultés d’accès au prêt bancaire, de devenir propriétaire. Sezame propose ainsi d’acquérir directement des biens pour le compte de ses clients, puis leur propose du leasing immobilier. " L’idée est de démocratiser la location-accession. Nos clients louent leurs biens puis prennent la décision de l’acheter lorsqu’ils sont prêts ", indique la dirigeante.
Les conditions d’accès aux prêts n’auraient pas évoluées depuis 1970
Sezame envisage ainsi de s’ouvrir à une large partie de la population. Des travailleurs indépendants ou des dirigeants d’entreprises notamment, qui ont du mal à justifier d’une rémunération fixe. Car si le marché du travail a changé de visage et que le nombre d’indépendants pourrait atteindre 5 millions d’ici 2030, les conditions d’accès au crédit bancaire n’auraient pas évolué depuis les années 1970. Dans le même temps, les prix de l’immobilier montent en flèche et les taux d’intérêt grimpent également. " Il y a énormément d’éléments qui viennent bloquer l’accès à la propriété. C’est comme si devenir propriétaire était désormais réservé à quelques privilégiés ", estime Clara Tairraz.
Un contexte qui a déjà permis à la plateforme de réunir 2.500 inscrits. " C’est un signe assez clair. Nous avons plus d’une dizaine d’inscrits chaque jour ", assure la cofondatrice, qui a créé sa société aux côtés de Charles Ruelle et Benjamin Hubert. Pour accompagner une partie de ces membres, Sezame vient d’annoncer sa première levée de fonds d’un million d’euros. Un tour de table réalisé auprès d'Altur Investissement, son investisseur principal, et d’une quinzaine de business angels tels que les cofondateurs de Colonies, Guillaume Gozlan (MeilleurTaux / MonaBanq / Axa Banque), Christophe Courtin (Courtin Investment) ou encore Jean-Michel Royo (Crédit Mutuel Arkea / Action Logement).
Grâce à ces fonds, la startup veut développer sa plateforme et les services de coaching qui y sont associés. Mais également structurer le cadre légal et juridique de la location-accession et accélérer le développement commercial. Pour cela, la société, qui ne compte pas encore de salariés, espère recruter 4 à 5 personnes d’ici la fin de l’année. " Nous allons également pouvoir améliorer la notoriété de la marque et développer un écosystème de partenaires de l’immobilier, avec des courtiers notamment et d’autres partenaires prescripteurs, qui pourront nous transmettre les dossiers de personnes solvables mais non finançables ", précise la cofondatrice.
Lever 5 à 10 millions d’euros
Mais le modèle économique de Sezame nécessite une trésorerie conséquente pour pouvoir investir dans les biens de ses clients. La startup a donc créé une foncière et envisage de lever rapidement d’autres fonds. " Nous espérons réunir 5 à 10 millions d’euros auprès d’investisseurs privés et d’institutionnels, ayant la volonté d’investir dans l’immobilier résidentiel. Mais nous pourrons également nous adosser à des partenaires bancaires ", poursuit la dirigeante. Dès 2023, la société envisage ainsi d’accompagner une cinquantaine d’accédants.