La technologie de GoSense repose sur la 3D audio, un système breveté en 2015 après deux ans de R&D. Les deux associés, amis d’enfance, Hugues de Chaumont, diplômé d’une école de commerce, et François Birot, ingénieur informatique, voulaient se mettre au service des autres grâce à la technologie 3D. " Dans les années 2010, il y a eu une opportunité technologique dans le domaine de la réalité virtuelle, des capteurs de l’environnement ou embarqués arrivés à maturité. A partir de cette technologie immersive nous avons mis l’accent sur le son plutôt que l’image. L’idée de la canne blanche a émergé " détaille Hugues de Chaumont. Les deux hommes n’ayant pas de lien particulier avec l’univers des non-voyants, ils ont tenté d’appréhender au mieux leurs problématiques. " J’ai passé plusieurs jours en immersion sans voir et fait du bénévolat dans une association pour comprendre. Je continue à marcher une à deux heures par semaine avec notre innovation pour rester en adéquation avec le besoin des déficients visuels. "
Voir avec ses oreilles
Rango, dispositif médical reconnu et de fait pris en charge par plusieurs aides, se résume à un boitier clipé sur une canne blanche et connecté en Bluetooth à une application mobile. Le kit est complété d’écouteurs conçus par GoSense qui s’installent sur le devant de l’oreille pour ne pas interférer avec les autres sons. " Rango détecte les obstacles et les risques de collision grâce aux ultrasons. Il envoie la position 3D au téléphone qui va la retraiter et créer un son pour matérialiser sa localisation. " Un bruit dans l’oreille droite encourage ainsi l’utilisateur à faire un pas de côté sur la gauche pour éviter l’obstacle. 520 utilisateurs, de 10 à 85 ans, ont désormais recours au dispositif imaginé par GoSense. " Rango alerte sur un obstacle à 2,5 mètres en face et sur 2 mètres de haut pour l’équivalent d’une largeur d’épaule. C’est un bouclier virtuel. " La solution prévient aussi le non-voyant de sa position dans la rue ou lui indique les horaires des prochains bus.
A la recherche d’investisseurs, même à la télé
Arrivée à maturité en fin d’année 2022, la technologie peut être déployée, les dirigeants visant un développement en France et en Allemagne et vise un chiffre d’affaires de 500 000 euros en 2023. " Nous avons besoin de lever un millions d’euros pour recruter des commerciaux notamment. " Pour y parvenir, GoSense se lance sur plusieurs canaux. Elle initie d’abord une levée de fonds de 300 000 euros sur Lita, plateforme de référence en investissement durable. L’entreprise qui a intégré sa mission sociale à ses statuts se réjouit que chacun puisse s’engager à ses côtés dans un investissement à impact avec un ticket d’entrée de 100 euros.
La startup s’appuie également sur un fonds d’investissement à impact parisien à hauteur de 300 000 euros et espère obtenir 200 000 euros de business angels. La startup a participé ce 8 février à l’émission " Qui veut être mon associé ? " sur M6. " Notre concept a reçu des retours positifs de tous les jurys et nous avons eu une proposition d’Anthony Bourbon à hauteur de 500 000 euros mais nous avons décliné son offre, ne trouvant pas d’accord sur la valorisation de la société. Nous avons préféré préserver les partenariats en cours. " En parallèle, Jean-Pierre Nadir a manifesté un intérêt pour le projet qu’il suit avec attention. " Il tient parole, garde un contact régulier et nous facilite l’accès à son réseau. "