Des fonds saoudiens et singapouriens entrent au capital
Ce financement de série B réunit des investisseurs hétéroclites. Si le fonds singapourien Temasek fait son entrée au capital de Pasqal à l’instar de Saudi Aramco, par le biais de son entité Wa’ed Ventures, d’autres sont déjà impliqués. Bpifrance participe de nouveau via le fonds Large Venture. Quantonation, le fonds focalisé sur la quantique qui avait emmené le tour de table bouclé en 2021 (25 M€), reste de la partie. Il en va de même pour les fonds privés Daphni et Eni Next.
“La technologie quantique n’est pas évidente à comprendre. Il était nécessaire pour Pasqal de prendre le temps de trouver les tiers-investisseur adaptés à la croissance d’une entreprise qui évolue dans ce secteur, ceux qui maîtrisent les enjeux. La majorité du capital de la startup était européenne, cette levée de fonds apporte une dimension internationale nécessaire", explique Nicolas Proust, chief of staff chez Pasqal.
Une technologie disruptive aux multiples applications
En bouclant un tour de table de 100 millions d’euros, la startup française entend booster le développement de sa technologie et ainsi rester dans la course mondiale à laquelle participent les géants du numérique tels IBM, Google ou encore Amazon. L’enjeu stratégique est majeur : fournir un avantage quantique commercial qui ne nourrirait rien de moins que les espoirs d’une nouvelle révolution industrielle. Et pour cause, l’ordinateur quantique permettrait - en réalisant des calculs à l’échelle atomique - de solutionner des problèmes actuellement irrésolvables rencontrés par la société et les entreprises.
Capable de traiter des masses de données incommensurables, ce graal de l’informatique faciliterait, entre autres, la vie des chercheurs en réalisant des simulations numériques extrêmement fines de nouvelles molécules pour concevoir les médicaments de demain. La mise en œuvre de l’informatique quantique améliorerait, par ailleurs, la performance logistique des entreprises. Après une analyse exhaustive des différents itinéraires possibles, les processeurs de ces super-ordinateurs pourront optimiser la localisation des entrepôts et les trajets des transporteurs. La finance et l’intelligence artificielle ne seront pas en reste.
De Palaiseau à l'international
Pasqal envisage de fournir un avantage quantique commercial en 2024. D’ici là, la startup issue de l’Institut d’Optique de Palaiseau (Essonne) et basée à Massy, entend s’implanter au Moyen-Orient et en Asie, tout en doublant son effectif – une centaine de personnes actuellement. “Les fonds vont nous permettre de mener à bien plusieurs projets. Le recrutement, évidemment. Mais, aussi, l'industrialisation de nos solutions existantes et le développement de nouvelles. Nous avons déjà fourni, l’an passé, deux ordinateurs quantiques à des centres de calcul de performance en France et en Allemagne dans le cadre du consortium européen HPCQS (High-Performance Computer and Quantum Simulator hybrid, ndlr). Il nous faut désormais passer à l’échelle. “ conclut Nicolas Proust.