Créé en 2000 en Normandie, NCI (Normandie Capital Investissement) a deux activités distinctes. Une activité historique de fonds pour financer le développement et la transmission de PME en région et depuis 2005, une activité de capital-innovation. C’est pour faire le point sur cette seconde activité que Maddyness a rencontré Yves Guiol, qui, après plusieurs années d’investissement et d’accompagnement des dirigeants des portefeuilles, a pris la direction du capital innovation et structuré un dispositif global d’accélération pour les startups.
Avec des bureaux à Paris, Rouen, Lille, Rennes et Lyon, NCI porte fièrement son ancrage régional. La société en est aujourd’hui à sa quatrième génération de fonds de capital-innovation. Jusqu’en 2018, au lancement du fonds de troisième génération, NCI Waterstart, 80% des investissements se faisaient dans la région normande. Aujourd’hui totalement investi, le fonds NCI Waterstart a un portefeuille composé à 70% d’entreprises parisiennes et seul un tiers de souscripteurs normands. Un changement de braquet important, initié par Yves Guiol, qui a, à ce moment-là, pris la tête de l’activité capital-innovation.
NCI lance sa quatrième génération de fonds
Fin 2022,, NCI a pris un nouveau tournant stratégique en lançant son quatrième fonds de capital-innovation, NCITY, un fonds dont la thématique est la Ville de demain. Les segments concernés sont la ConTech, la Proptech, l’Energie, la Mobilité terrestre et la Smart City.
NCITY vient de réaliser un premier closing à 38 millions d’euros pour un objectif final de 60 millions d’euros avec un hard cap à 80 millions d’euros. Le closing final est prévu pour le mois de septembre. Il a, par ailleurs, passé avec succès l’homologation TIBI2, la nouvelle phase du programme TIBI, ouverte cette fois aux fonds early-stage, et notamment à ceux qui se donnent pour priorité la décarbonation de l’économie.
« La réussite de ce premier closing atteste des performances historiques de l’équipe, en particulier sur des projets industriels qui montent aujourd’hui en puissance dans la French Tech et qui représentent la majeure partie de notre « track record ». Nous sommes convaincus que les startups auront un rôle majeur à jouer dans la mutation forcée des écosystèmes urbains et sommes enthousiastes à l’idée de dessiner, ensemble, la Ville de Demain », commente Yves Guiol.
Les investisseurs historiques ont largement répondu présents, comme le Fonds French Tech Accélération (FTA2) du Plan France 2030, géré pour le compte de l’État par Bpifrance, et de nombreuses caisses régionales des réseaux Groupama, Banque Populaire, Crédit Agricole, ou encore Caisse d’Épargne, en majorité sur des montants supérieurs à ceux investis dans le fonds précédent. Parmi la trentaine de souscripteurs réunis sur ce premier closing, de nouveaux souscripteurs sectoriels ont rejoint le projet comme Sada Assurances ou le groupe Lhotellier (ETI du BTP et de l’énergie), ainsi qu’une douzaine de dirigeants opérant dans les secteurs cibles du fonds.
NCITY vise une vingtaine de participations
« C’est un premier jalon franchi, mais dans les faits, grâce aux LPs historiques, nous avons pu commencer à investir avant ce premier palier », confie Yves Guiol. Le fonds investit des tickets compris entre 1 et 3 millions d’euros, dans des solutions éprouvées réalisant un chiffre d’affaires de plus de 300 000 euros. Il vise, au total, une vingtaine de participations. NCITY a déjà réalisé trois investissements avec des tickets supérieurs à 1 million d’euros dans Obat, Expliseat et Flatsy. NCI confie avoir deux nouveaux closing prévus fin mars, un dossier dans la mobilité logistique et un autre dans l’énergie.
Le fonds devait initialement mettre l’accent sur la Proptech, un secteur qui était largement représenté dans les fonds prédécesseurs. « Finalement, ce sont sur les autres secteurs de la thèse que l’équipe concentre actuellement ses efforts et dans l’immobilier, nous couvrons surtout des sujets liés à l’énergie », partage Yves Guiol. « Le pipe 2023 n’était pas très dynamique, mais là, on voit de très beaux dossiers arriver en 2024. On regarde notamment beaucoup ce qui touche aux émissions de CO2 dans la mobilité et le bâtiment », ajoute-t-il.
« Sur ce dernier fonds, nous n’avons plus de quotas en termes de zone géographique, le périmètre est désormais la France entière », partage Yves Guiol. « Nous pensons voir apparaître de plus en plus de dossiers hybrides, avec des sièges sociaux à Paris, et dont les recherches de financement concernent l’ouverture d’usines en région », ajoute-t-il. C’est par exemple le cas d’Expliseat.
Le fonds NCITY est Article 8 SFDR, c'est-à-dire qu’au sens de la réglementation européenne, il respecte des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, sans pour autant s’interdire d’investir dans des projets qui ne sont pas considérés comme des projets à impact. Le fonds prévoit aussi de mettre l’accent sur l’impact climatique, en fixant un objectif de 300.000 tonnes de CO2 évitées dans les dossiers à impact.