La société Bellatrix, spécialiste du vélo électrique haut de gamme, entre dans une nouvelle ère. La startup, basée à Marseille, vient d’être sélectionnée par le gouvernement français dans le cadre de l’appel à projets "Première Usine" du plan d’investissement France 2030. Pour rappel, ce dernier vise à soutenir le développement d’acteurs émergents en leur permettant de s’industrialiser.
Concrètement, les services de l'Etat mais aussi des agents de la Bpifrance et des observateurs externes auditionnent et jugent une multitude de candidatures avant de valider certains dossiers et de s’engager à apporter de 20 à 30 % de l’investissement nécessaire à la startup, la PME ou l’ETI pour qu’elle s’industrialise. Christophe Sauvan, président et cofondateur de Bellatrix, détaille : " Cette aide, sous forme de prêts bonifiés ou de subventions, représente une partie de l'investissement de 5,8 millions d’euros pour la construction de notre usine… cela crée un effet de levier qui nous permet de nous développer le plus vite possible ".
Une usine dès 2024
En 2022, Bellatrix a fabriqué environ 350 vélos électriques, 200 en 2021. " D’ici fin 2023, nous devrions dépasser les 800 vélos produits annuellement mais nos ateliers ne sont pas assez grands ", explique Christophe Sauvan. Avec l’aide apportée par " Première Usine ", un déménagement des locaux est prévu dès 2024 pour passer au stade de l’industrialisation. " Pour l’année 2030, même si la date est lointaine, nos objectifs et nos calculs nous mènent à 10 à 15.000 vélos produits par an ", anticipe le président de Bellatrix. Autre changement : les composants du vélo intelligent. Grâce au développement accéléré de la société, la volonté émerge de relocaliser l’achat de composants afin de " gagner en flexibilité, en qualité et de diminuer notre empreinte écologique ".
Si 100 % de l’assemblage du vélo se fait dans les ateliers marseillais, environ 30 % des composants proviennent du sud-est asiatique. Enfin, du point de vue ressources humaines, des évolutions se profilent aussi. La société devrait passer d’une quinzaine de salariés aujourd’hui à une cinquantaine d’ici 2025.
Mais que propose de si particulier ce vélo électrique pour bénéficier du plan d’investissement France 2030 ? Christophe Sauvan, ancien sportif qui pédalait pour s’entrainer, met la simplicité au cœur du projet : " Pour rouler en ville, la priorité absolue du cycliste est de pouvoir se concentrer sur la route… Nous avons donc supprimé toutes les interactions en dehors de monter sur le vélo et pédaler ". Sur le vélo IWEECH, aucun leviers de vitesse ni de boutons pour gérer l’assistance électrique. Tout cela est pris en charge par l’intelligence artificielle. Le vélo récupère des données en permanence – topographie et force de pédalage entre autres – et s’actualise toutes les 100 millisecondes pour mesurer le besoin exact de l’utilisateur en termes de puissance.
" Première Usine " récompense Bellatrix pour son parti pris, sa technologie et sa simplicité et lui permet d’amorcer sereinement sa mue de la startup à l’usine.