8 décembre 2022
8 décembre 2022
Temps de lecture : 3 minutes
3 min
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Morfo lève 4 millions d’euros pour reforester les zones tropicales

Analyser les sols grâce à des drones puis y répandre des semences pour restaurer la biodiversité, tels sont les projets menés par la société Morfo. Pour accélérer et se déployer à l’international, elle vient de s’entourer de nouveaux investisseurs.
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Sur la planète, 900 millions d’hectares de forêts seraient prêts à être reforestés. Et parmi eux, 40 % se situerait en zones tropicales. Pour répondre à ce défi et diminuer les effets du dérèglement climatique, Morfo a mis au point une solution de reforestation d’écosystème forestier. L’idée : restaurer la biodiversité de ces espaces - souvent mis à nus par l’agriculture intensive - en y disséminant des semences et des micro-organismes capables de régénérer les sols. " Nous utilisons des drones, pour agir à grande échelle ", précise Pascal Asselin, cofondateur de la startup, aux côtés de son frère, Hugo Asselin, et d’Adrien Pages.

Une préanalyse des sols grâce à des drones

La société de 9 salariés, créée en mai 2021, opère déjà en Guyane Française, au Brésil et au Gabon, et cherche désormais à accélérer. Pour cela, elle vient d’annoncer une levée de fonds de 4 millions d’euros auprès des fonds Demeter et Raise Ventures. Un tour de table complété par AFI Ventures (Ventech), TeamPact Ventures et des business angels. " Notre premier objectif est de pousser la R&D ", explique Pascal Asselin. La société, qui a son propre laboratoire à Paris, réalise en effet elle-même des tests sur des semences et des micro-organismes. En parallèle, elle travaille avec les laboratoires de l’Institut de recherche et développement, de l’Inrae et d’une organisation brésilienne. " Nous voulons poursuivre ces partenariats public-privé. La moitié des fonds que nous avons réunis seront consacrés à la R&D ", souligne le cofondateur. Dans le même temps, la société envisage de doubler ses effectifs en passant à 22 salariés en 2023. Notamment pour étoffer son service agronomie.

Après avoir fait une préanalyse des sols grâce à des drones équipés de caméras, c’est en effet cette équipe qui prend la main pour mettre au point un projet de reforestation. Elle définit un schéma de plantation afin de déterminer quelles essences seront plantées sur la zone, s’approvisionne localement en semences puis encapsule les graines. " Une fois posées sur le sol, les capsules protègent les plantes et vont leur permettre de pousser sur un sol dégradé ", précise Pascal Asselin. Ces dernières sont ensuite répandues selon les schémas établis, grâce à des drones. " Ensuite, nous réalisons un suivi des forêts, afin de savoir comment se régénèrent les sols ", poursuit le cofondateur.

Un bureau au Brésil

La société, qui travaille principalement avec des industries minières, ayant l’obligation de réhabiliter les sols après les avoir exploités, cible également les propriétaires terriens. " L’idée est de financer la reforestation grâce à des acteurs privés et au dispositif de crédit carbone ". Ce dernier oblige en effet les secteurs polluants à compenser leurs émissions de carbone en finançant des projets permettant de capter et de stocker du CO2.

La société ambitionne de devenir ainsi " le leader mondial de la reforestation des zones tropicales ". Cette levée de fonds devrait d’ailleurs lui permettre de se déployer à l’international en ouvrant un bureau au Brésil. " On parle beaucoup de la forêt amazonienne en Amérique du sud, mais il existe également la forêt atlantique dont 90 % de la surface est dégradée, assure le cofondateur. Nous voulons avoir une équipe sur place car le potentiel est énorme ".

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