Depuis son rachat par le fonds d’investissement américain Advent International en avril dernier, Mangopay semble avoir les cartes en main pour s’imposer sur le secteur du paiement. Grâce à ce soutien, Mangopay souhaite renforcer sa présence en Europe et s'attaquer à l'international - en commençant dès 2023 par les États-Unis.
Objectif licorne
" Advent a investi 75 millions d’euros de capital dans le but de faire de Mangopay une licorne française et un leader mondial du paiement en ligne pour plateforme ", explique Romain Mazeries, CEO de Mangopay. " Depuis lors, nous avons accueilli près de 120 nouveaux membres dans l'équipe et fait notre première acquisition. "
C’est la startup d’origine polonaise Nethone qui a été choisie comme première partenaire ; un moyen pour Mangopay de compléter son offre avec une meilleure détection et prévention de la fraude dans l’économie des marketplaces. À ce jour, la fintech équipe déjà plus de 2500 plateformes dont Vinted, Leboncoin, Malt ou encore Rue du Commerce.
Un risque de fraude à ne pas négliger
" Les préjudices du e-commerce mondial attribués à la fraude sur les paiements en ligne ont été estimés à 20 milliards de dollars américains en 2021 - une augmentation de plus de 14% par rapport aux 17,5 milliards de dollars en 2020 ", indique Hubert Rachwalski von Rejchwald, CEO de Nethone, avant de préciser que ce type de fraude correspond à 40% des risques rencontrés par les plateformes mondiales au cours de l’année dernière.
Représentant plus des deux tiers des transactions de l’e-commerce mondial, les marketplaces sont en première ligne en matière d’activité frauduleuse. La mise en place de fonctionnalités d’authentification, de contrôle d’identité et d’outils de détection des menaces en temps réel s’avère cruciale.
Nethone assure pouvoir empêcher plus de 95% des cas de prise de contrôle de compte (ATO), une technique de fraude répandue qui consiste pour le cybercriminel à accéder aux identifiants de connexion de la victime pour voler des fonds ou des informations. Un résultat atteint notamment grâce à une réduction des faux comptes et des transactions non autorisées.
" Négliger la gravité des menaces peut entraîner une perte préjudiciable de confiance et de réputation ", insiste Hubert Rachwalski von Rejchwald. Et d’après lui, nul doute que les clients " se tourneront sans hésiter vers d’autres concurrents de confiance ", si la fraude continue de sévir.