Fondé en 2013 par Pierre-Henri Dentressangle et Valérie Gombart, Hi Inov est un fonds entrepreneurial franco-allemand spécialisé dans le digital B2B. Avec 250 millions d’euros sous gestion, le fonds investit dans des entreprises européennes qui contribuent, grâce à leurs technologies, à la transformation des secteurs de l’industrie et des services. Maddyness a rencontré Valérie Gombart, fondatrice et CEO d’Hi Inov.
Investir dans le digital pour favoriser la transition de l’industrie
Hi Inov investit exclusivement dans des startups digitales B2B, avec une dominante SaaS. La promesse est double : aider les Limited Partners (LP’s) industriels à identifier les bonnes technologies pour leur transition digitale et accélérer la croissance des startups en trouvant les premiers clients auprès des LPs.
Le fonds investit principalement en série A avec des tickets de 2,5 à 15 millions d’euros et suit les entreprises jusqu’à la série B. En se positionnant toujours en lead ou en co-lead, il cherche à transformer les entreprises de son portefeuille en leaders de leur catégorie. Pour cela, l’équipe de 12 personnes, marquée par une forte culture franco-allemande, s’investit opérationnellement, notamment dans la structuration complète des équipes de ventes.
"Dans le monde du Venture Capital, il fallait apporter autre chose que de l’argent. Nous avons donc décidé de créer un fonds pensé par des entrepreneurs pour des entrepreneurs", commente Valérie Gombart. L’investisseuse chevronnée s’est associée en 2013 à Pierre-Henri Dentressangle, dont la holding d’investissement familial est le principal sponsor des fonds gérés par Hi Inov.
Treize sorties réalisées entre 2021 et 2022
À ce jour, Hi Inov a financé 37 entreprises et en a cédé 13, majoritairement en 2021 et en 2022. On peut citer des sorties industrielles comme la vente de ForePaas, un PaaS data, à OVH ou Per Angusta, cédée à l’éditeur américain SpendHQ. Hi Inov a également réalisé trois sorties partielles en série C des scale-ups 360 Learning, Platform.sh et Deepki.
Côté investissements, Valérie Gombart confie : "Nous avions peu investi en 2021 avec l'inflation folle de la taille des tours de table et des valorisations. Le marché s’est assagi et nous sommes redevenus très actifs en 2022. Je suis positive sur notre secteur. En temps de crise, il faut bien sûr distinguer les lames de fonds, comme le processus de digitalisation de l'économie, des phénomènes d'accélération ponctuelle, comme la pandémie ; mais l'éclatement de la bulle technologique actuelle n’a rien à voir avec celle de 2001. À cette époque, les promesses étaient trop précoces, la technologie n’était pas au rendez-vous. Aujourd’hui, elle est là, bien rodée et répond à de vrais besoins. De plus, les géants qui captaient beaucoup de talents sont en train de se restructurer, ce qui va rendre plus facile le recrutement sans surenchère salariale pour les startups plus jeunes".
À noter, deux investissements au premier semestre 2022 : SkillUp dans la HRtech et Ninox, une solution de nocode pour l’industrie et la construction. Deux autres investissements devraient être annoncés d’ici la fin de l’année.
La technologie au service de la sobriété énergétique
Pour Valérie Gombart, l’innovation et la technologie peuvent aider à décarboner l’industrie : "Je ne crois pas en l’écologie punitive. En revanche, l’innovation peut permettre de faire la transition écologique et le digital a pleinement sa part à jouer". Elle ajoute qu’il n’y a pas de choix à faire entre rentabilité et responsabilité : "Platform.sh et Deepki qui ont été les deux sociétés les plus performantes du portefeuille Hi Inov 1 sont respectivement signataire du Climate Act et labellisée Bcorp. Ce n'est pas un hasard."
Deepki permet de mesurer la consommation énergétique des entreprises du bâtiment et donne des recommandations pour la faire baisser et réduire l’empreinte carbone. Platform.sh peut aider les grands groupes à réduire l’empreinte carbone sur leur technologie de l’information.
En parallèle de l’audit technique, Hi Inov a donc décidé de réaliser un audit énergétique des startups : "La Série A est le bon moment pour insuffler aux entrepreneurs de bonnes pratiques de développements techniques sobres en énergie. Plutôt que de foncer tête baissée sur le développement du produit au plus facile en assemblant des briques logicielles existantes, on peut les encourager à développer une architecture technique et un code optimisé, et à choisir le bon fournisseur de cloud d'un point de vue environnemental. Au moment de la série B ou C, c’est déjà trop tard, il y a trop de dettes techniques".