Tous les chemins mèneraient-ils à la sobriété ? On pourrait le croire, à bien regarder le parcours de Morning. Décidée à travailler sur son impact environnemental et social, l’entreprise est déjà bien engagée dans la transformation des pratiques sur ses lieux de travail : " Nos premiers efforts pour limiter notre impact ont porté sur le tri et la revalorisation de nos déchets, en partenariat avec Lemon Tri. Puis nous avons avancé sur la suppression des contenants jetables et la sensibilisation de nos co-workers aux enjeux environnementaux au travers d’ateliers dédiés, avec B-Lab pour éveiller à la certification B-Corp, ou la Fresque Climat ", se souvient Hélène Bertolone, responsable impact de Morning.
De cette sobriété de “consommation”, Morning évolue tout naturellement vers une sobriété énergétique." Nous avons commencé par des gestes simples, en essayant d’impliquer les gestionnaires et les utilisateurs de nos espaces ", explique Hélène Bertolone. Des gestes simples, mais qui nécessitent une certaine pédagogie, comme encourager à mettre les appareils en mode off pour éviter la consommation fantôme du mode veille. " Cela fonctionne si l’on facilite les pratiques : nous avons mis des interrupteurs sur chaque bureau, c’est plus simple que d’avoir à aller débrancher son appareil ".
Côté espace de coworking, l’approche se concentre sur une ventilation naturelle des baies de serveurs, l’interruption du wifi lorsque c’est possible, puis l’installation de détecteurs de présence et d’un éclairage LED à basse consommation. " Lorsque le plan de sobriété énergétique de l’État est sorti, nous avons voulu aller plus loin dans nos bonnes pratiques. Nous nous sommes réunis en équipe pour élire deux actions et élaborer leur mise en œuvre ".
Du bouton à tourner au pilotage stratégique
Sans grande surprise, la première décision prise est celle de réduire le chauffage. " Nous le limitons à 19°C la semaine et à 16°C le soir et le week-end. Nous sommes ouverts 7/7 et 24/24, donc nous avons réalisé une communication auprès de nos co-workers afin qu’ils s’équipent quand ils viennent travailler pendant les horaires où le chauffage est réduit ". Cette mesure, qui peut sembler simple, n’est cependant pas si évidente à mettre en place. " Cela demande de se pencher sur le process de mise en route du chauffage pour chaque espace, et la programmation automatique n'est pas toujours possible. Une entreprise qui n’occupe qu’un seul et même bâtiment aura peut-être plus de facilités et pourra s’adresser aux services généraux de l’immeuble ".
La deuxième priorité est l’éclairage. " Certes, nous avons des LED. Mais nous voulons nous assurer du bon fonctionnement des détecteurs de présence et, surtout, voulons pouvoir faire des réglages plus optimaux ". Pour cela, Morning va donc lancer un audit de son éclairage et, dans le même temps, est en train de sélectionner un outil pour monitorer, automatiser et piloter sa consommation d’eau, de gaz et d’électricité. " Avant de se lancer dans cette étape de pilotage, établir le bilan carbone de l’entreprise me semble néanmoins être le premier exercice fondamental pour construire une stratégie d’impact ", précise Hélène Bertolone.
En attendant les chiffres et données que cet audit et ce pilotage feront émerger, Morning continue de porter son regard plus loin encore. Lorsque l’on demande à Hélène Bertolone sa vision sur les espaces de coworking de demain, elle n’hésite pas à évoquer des lieux basés sur l’économie circulaire et l’auto-suffisance. " Pourquoi ne pas imaginer la récupération des eaux de pluie pour alimenter nos sanitaires, ou encore la production de notre propre électricité. Il y a aussi beaucoup à faire dans le pilotage des ressources et l’utilisation de nouveaux matériaux écologiques ".
Pour que de telles idées n’en restent pas au stade de vœu pieux, Morning a lancé un accélérateur de startups, afin de faire émerger 10 solutions d’avenir autour des thématiques suivantes : nouveaux matériaux, réemploi & reconditionnement, végétalisation & biodiversité, performance et rénovation énergétique, nouveaux procédés constructifs. " Dans ce monde en mutation, les véritables avancées dans le domaine de la sobriété seront issues de la collaboration, c’est-à-dire de l’échange et du partage ".