Redonner un sang neuf aux activités extra-scolaires en utilisant le numérique. Tel est l'objectif de la startup Biscott, créée en janvier dernier : "Les cours de sport ou de musique, c'est bien, mais qu'est-ce qui a changé depuis 30 ou 40 ans ?", s'interroge la CEO et cofondatrice, Yeon Kim.
C'est ce que la startup a voulu changer avec son concept : "Biscott propose des cours extra-scolaires numériques pour les 6 à 14 ans. Diffusés en visio et en direct par un professeur particulier, nous réunissons des groupes de 5 à 6 élèves maximum, afin que chacun d'eux reçoive un intérêt similaire, et que les interactions avec le professeur soient facilitées". La startup compte pour l'instant une trentaine de matières à son catalogue, en progression constante.
Un complément de l'Education nationale
Biscott a l'ambition de venir “en complément” de l'Education nationale, en abordant des matières que les cursus scolaires traditionnels ne proposent pas. Outre les activités “loisirs” (dessin manga, danse k-pop, pâtisserie...), la startup se félicite des sujets “sérieux” enseignés. Tout d'abord, le codage informatique, avec des cours accessibles dès le primaire : "l'école traditionnelle ne l'enseigne souvent qu'à partir du collège. Nous avons adapté notre cursus, avec le langage de programmation Scratch pour les petits, puis le Javascript et le moteur Unity pour les plus grands". Sont également prisés les enseignements de langues étrangères par des professeurs natifs du pays, et l'histoire de l'art pour petits, par des conférenciers de musées.
Chaque cours, d'une durée d'une heure environ, est facturé de 10 à 15 euros. Certaines matières sont ouvertes “à la carte”, tandis que celles qui nécessitent un suivi régulier de l'apprentissage sont facturées avec un forfait global. La startup développe actuellement une fonction “replay”, pour suivre à la demande les cours pour lesquels les apprenants ont manqué la session en direct. Aucun abonnement n'est facturé par le site, tandis que les professeurs sont rémunérés au pourcentage sur les cours qu'ils ont donnés.
De grandes ambitions sociales
La startup trouve l'origine de concept dans la personnalité très cosmopolite de sa cofondatrice. Originaire de Corée du Sud et maman d'un enfant en école primaire, Yeon Kim quitte son emploi dans le marketing et la communication pendant le premier confinement. "J'ai rapidement voulu monter mon entreprise dans l'éducation, car c'est un sujet essentiel dans mon pays. En consultant des amis à l'étranger, je me suis rendue compte que l'enseignement de matières extra-scolaires n'existait quasiment pas en France. Je me suis alors tournée vers le numérique pour le mettre en œuvre", détaille-t-elle.
Elle regarde ainsi avec envie le leader du secteur, la startup américaine Outschool. Licorne de l'EdTech valorisée plus de 3 milliards de dollars, elle revendique 10.000 enseignants et un demi-million d'élèves inscrits...
Basée à Paris et Montpellier, Biscott, compte pour sa part environ mille inscrits en moins d'un an d'existence, et affiche de grandes ambitions sociales. "Avec cette startup, nous voulons permettre aux enfants de s'ouvrir à différentes cultures. Leur permettre de devenir de vrais citoyens du monde, et favoriser l'innovation pour affronter les grands problèmes de leur civilisation", se félicite Yeon Kim. La cofondatrice prévoit ainsi "une petite levée de fonds" pour le début 2023, afin de développer son produit, et améliorer sa communication.